mehdi jomaa 1 27Le nouveau gouvernement de Mehdi Jomâa ne fait pas l’unanimité. Certains ministres nommés sont vivement critiqués, parce qu’issus du gouvernement sortant, d’autres sont accusés d’être proches du parti islamiste Ennahdha et du CpR.

Mehdi Jomaâ, chargé depuis le 10 janvier 2014, de constituer son gouvernement de compétences nationales indépendantes, a présenté, dimanche soir, la liste de son équipe, au président provisoire de la république. Certains ministres choisis font débat, car soupçonnés d’avoir une proximité avec la troïka, la coalition qui était jusque là au pouvoir, constituée d’Ennahdha, du Congrès pour la République (CpR) et Ettakatol.

Le porte-parole du parti Al-Jomhouri, Issam Chebbi, a déclaré que son parti émet des réserves sur la composition du nouveau gouvernement en raison du maintien de Lotfi Ben Jeddou (ministre de l’Intérieur) et de Nidhal Ouerfelli (ministre auprès du Premier ministre chargé de la Coordination et des affaires économiques).

Le Parti des Travailleurs a réitéré son refus du maintien de Lotfi Ben Jeddou, ainsi que de la nomination de Mohamed Salah Ben Ammar (ministère de la Santé) et celle de Chiheb Ben Ahmed (ministre du Transport), qu’ils soupçonnent d’être tous deux proches du mouvement Ennahdha.

Mohamed Bennour, porte-parole du mouvement Tamarod a, quant à lui, appelé à être très vigilant car M. Jomaâ aurait procédé à des «nominations par allégeance».

«Le ministre des Affaires religieuses, Mounir Tlili, a été un conseiller spécial auprès de son prédécesseur Noureddine Khadmi. Le ministre de l’Agriculture, Lassaad Lachaal, serait est un ami intime de Mohamed Ben Salem, l’ex-détenteur du portefeuille. Nidhal Ouerfelli serait même membre du CpR», indique la même source

«Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur chargé des Collectivités locales, Abderrazzek Ben Khlifa, étai jusqu’à sa nomination gouverneur de Tunis. Il aurait été chargé de couvrir et de coordonner les attaques contre les bureaux de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT)», indique encore Tamarod, sans apporter de réelles preuves à l’appui de ses allégations.

La journaliste et militante Naziha Rejiba, alias Om Zied, présente également le ministre des Affaires religieuses, Mounir Tlili, comme l’ex-bras droit de Noureddine Khadmi.

«C’était mon élève, si ma mémoire est bonne, et c’est quelqu’un de très proche de Noureddine Khadmi», a-t-elle indiqué sur sa page Facebook.

Y. N. M.