brahim kassas 12 6Les récentes déclarations du député Ibrahim Kassas contre la mixité au travail la nuit dans les services sécuritaires trahissent-elles une volonté de rapprochement avec le parti islamiste Ennahdha?

Le secrétaire général du Syndicat de la sûreté républicaine, Mohamed Rouissi, a annoncé son intention de porter plainte contre le député à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Ibrahim Kassas, pour avoir dénigré et diffamé les policiers et, surtout, les policières.

L’inénarrable Ibrahim Kassas, connu pour ses coups de gueule à répétition, a déclaré, lors de la séance plénière de mercredi dernier, consacrée à la sécurité des forces de l’ordre, qu’il était aberrant de faire travailler deux policiers de sexe différent, ensemble en pleine nuit, qui plus est, dans une même voiture.

«Un policier et une policière dans une voiture par un temps froid et pluvieux, qu’est ce qu’ils surveillent? Vous pensez qu’ils vont surveiller ou s’occuper d’autre chose», s’est-il indigné.

Le député a estimé que la femme devrait travailler uniquement dans des administrations et, surtout, en plein jour.

«Nous sommes arabes et musulmans et nous avons nos valeurs. C’est quoi cette histoire de mixité, la nuit, à l’abri des regards», a-t-il surenchéri.

Ibrahim Kassas a été aussitôt interpelé par la députée Najla Bouriel, qui a condamné ses propos, ajoutant «qu’il souffre de troubles psychologiques pour s’être permis une pareille réflexion».

Elle s’est excusée ensuite auprès des forces de l’ordre et, surtout, de toutes les femmes qui se sont senties vexées par les propos de son collègue.

M. Gassas est revenu hier sur le sujet, sur mosaïque FM pour réitérer son indignation, indiquant qu’il est inadmissible que deux personnes de sexe différent puissent travailler ensemble, tard la nuit, ajoutant que «le diable pourrait s’inviter parmi eux» (sic!).

«Des femmes qui se saoulent ou qui s’habillent mal (traduire: vêtues légèrement) est une aberration que l’on commet au nom de la démocratie», a-t-il encore dit, comme pour aggraver son cas. Et d’ajouter: «Des députés qui se disent musulmans auraient dû être d’accord avec moi, mais ils sont hypocrites», a-t-il conclu.

Les mauvaises langues, qui rappellent sa récente démission de Nida Tounes, où il s’est senti en déphasage avec lui-même, affirment que les dernières déclarations de M. Kassas, dignes d’un parfait tartuffe, sont des appels du pied en direction du parti islamiste Ennahdha.

Demain, Brahim Kassas à Ennahdha, dont il était l’un des plus acharnés détracteurs? Pourquoi pas, seuls les idiots ne changent pas d’avis.

Y. N. M.