-abou iyadh ben hadid 7 29Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a confirmé l'existence d'une liste d'intellectuels, de dirigeants politiques et de journalistes menacés de mort.

M. Ben Jeddou reconnaît que lui même a reçu des menaces de la part du chef des Ansar Al Chariâ, Abou Iyadh, en fuite depuis l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis, le 14 septembre 2012, et de ses partisans.

Le ministre de l'Intérieur, qui intervenait sur Mosaïque FM, a avoué: «Jusque-là, nous avons échoué et n'avons pas pu arrêter les assassins de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Les auteurs des deux crimes sont très dangereux et très bien structurés...». Et de révéler que l'institution de la sécurité est aussi prise pour cible, que lui-même a reçu des menaces de mort de la part d'Abou Iyadh et que plusieurs dirigeants politiques, intellectuels et journalistes sont sur la liste des personnes menacées.

«Ceux qui ont demandé une protection, nous la leur avons accordée. Puis pour une seule personne, il nous faut une équipe de 8 à 9 agents. Il nous est impossible de protéger toutes les personnes menacées», a dit M. Ben Jeddou.

Interrogé à propos de l'existence d'un appareil sécuritaire parallèle, le ministre a précisé qu'il existe quelques éléments ralliés à une partie déterminée, mais a totalement nié l'existence d'un appareil parallèle structuré.

«Lorsque nous avions eu des doutes sur les personnes assurant la sécurité de l'aéroport de Tunis-Carthage, nous avons agi rapidement et changé les cadres qui y étaient en place», a-t-il souligné.

M. Ben Jeddou n'a pas cité la partie qui a réussi à noyauter les services sécuritaires, mais il ne fait aucun doute qu'il s'agit du parti islamiste Ennahdha.

Z. A.

Illustration: Abou Iyadh donnant une interview à Nasreddine Ben Hadid, le journaliste islamiste algérien, "ami" des Ansar Al Chariâ.