Si l'affaire révélée par nos confrères de ''Nawaat'' est fondée sur des données authentiques et vérifiées, elle constituera un vrai scandale pour le clan Béji Caïd Essebsi et éclabousserait aussi son parti, Nida Tounes. Qui parle d'intox et de campagne de dénigrement.
Dans un article non signé (?), joliment intitulé ''Chiboub-Essebsi : une relation en or...noir'', Nawaat révèle, sur la base de documents officiels reproduits en fac-similé, l'existence de transactions financières assez douteuses entre Slim Chiboub, le gendre de Ben Ali, en fuite aux Emirat depuis la chute de l'ancien régime, le 14 janvier 2011, et dont les biens en Tunisie sont frappés par une décision de confiscation au profit de l'Etat tunisien, et une entreprise étrangère dont le représentant légal en Tunisie n'est autre que Slaheddine Caid Essebsi, frère de Béji Caid Essebsi.
Le problème : la transaction a été avalisée par l'ex-Premier ministre, quelques jours avant de céder la présidence du gouvernement à Hamadi Jebali.
L'affaire implique aussi, selon Nawaat, outre Slim Chiboub, d'anciens hauts responsables, notamment Abdelaziz Rassaâ (ancien ministre de l'Industrie du gouvernement Béji Caid Essebsi); Rachid Ben Dali (actuel directeur général de l'énergie au ministère de l'Industrie); Mohamed Akrout (actuel Pdg de l'Etap); Khaled Gaddour (vice-directeur général de l'Etap); la compagnie Anadarko Tunisia BEKS Company, en son représentant légal (c'est-à-dire Slaheddine Caid Essebsi) et les membres du conseil consultatif des hydrocarbures.
Ce sont là, en tout cas, toujours selon Nawaat, les personnes citées dans la plainte déposée, le 21 mai 2013, par l'avocate Faouzia Bacha, experte en contrats pétroliers internationaux.
En réaction aux révélations de Nawaat, Slim Chiboub a démenti en bloc l'existence de toute transaction ou transfert de ses biens au profit de Slaheddine Caïd Essebsi.
Ridha Belhaj, directeur exécutif du parti Nida Tounes, a démenti lui aussi catégoriquement ces informations en ajoutant qu'il s'agit d'une opération de désinformation visant à nuire à l'image de Nida Tounes et de son leader au moment où ils sont en train de monter dans les sondages.
Dans l'entourage des Caïd Essebsi, on parle de documentés montés de toutes pièces. Ce que la justice n'aurait pas de mal à démontrer.
I. B.