Le député Mongi Rahoui compare le prêt octroyé par la Turquie à la Tunisie à une nouvelle forme de «colonisation». Et accuse Ankara de vouloir faire de l'argent sur le dos des Tunisiens.
L'Assemblée nationale constituante (Anc) a examiné, aujourd'hui, en séance plénière, le projet de prêt turc à la Tunisie, dont le montant atteint 320 millions de dinars.
Mongi Rahoui (Front populaire, gauche) a expliqué que ce prêt est conditionné par l'achat de matériels turcs. Ce qui se traduit par un double bénéfice pour la Turquie sur le dos de la Tunisie. «Seuls les pays encore colonisé acceptent ce type de crédits», s'est insurgé M. Rahoui, banquier de son état, mais un banquier anticapitaliste et altermondialiste.
Mongi Rahoui, le banquier anticapitaliste.
Certains députés du Congrès pour la république (CpR) et du parti Ennahdha ont protesté contre les propos de M. Rahoui, qu'ils ont qualifiés de «populistes». D'autres ont préféré quitter la salle pour exprimer leur mécontentement, d'autant que cette répartie anti-turque coïncide avec la visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en Tunisie.
Salma Baccar, députée d'Al Massar, a soutenu M. Rahoui, en disant qu'une opinion contraire ne devrait pas justifier l'acharnement sur un collègue. «Il n'y a que la vérité qui blesse», a-t-elle conclu.
Y. N. M.