moncef marzouki 4 10A l'occasion de la conférence de Moncef Marzouki, un rassemblement de protestation est organisé, vendredi 12 avril, à partir de 18h, en face de l'Institut du monde arabe (Ima) à Paris.

A l'occasion de la sortie de son livre ''L'invention d'une démocratie : l'expérience tunisienne'', le président (heureusement) provisoire Moncef Marzouki donne, aujourd'hui, une conférence à l'Ima.

Dans un appel intitulé ''Moncef Marzouki: l'invention d'une imposture'', lancé il y a quelques jours par des activistes de la société civile tunisienne en France, un rassemblement de protestation se tiendra donc ce soir devant l'Ima. L'objectif : signifier à M. Marzouki, qui est sur un nuage, que la transition démocratique en Tunisie est en péril, la situation économique critique et que le climat politique putride. Quelle démocratie M. Marzouki «invente»-t-il à l'usage des partenaires occidentaux de la Tunisie? Une théo-démocratie au service de ses employeurs d'Ennahdha et ses bailleurs de fonds et maîtres qataris et saoudiens ?

Le président (heureusement) provisoire, en tournée de promotion pour son livre (au frais du contribuable tunisien !), explique au monde la soi-disant «réussite du modèle de transition tunisien». Il continue de vanter son alliance (qui a tout d'une soumission sans conditions) avec les islamistes présumés «modérés et démocrates» (demandez à feu Chokri Belaïd ce qu'il en pense !) et dénonce ce qu'il appelle l'«extrémisme» des laïques.

Dans leur appelle, les manifestants de ce soir devant l'IMA à Paris notent:

«Marzouki qui n'a cessé de cliver les tunisiens entre les ''extrémistes laïques", les "microbes salafistes", "les voilées, les niqabées et les dénudées"... En ce moment où les Tunisiens ont plus que jamais besoin d'élus rassembleurs, le président se pose en diviseur. Il tient un double discours, un pour Al-Jazira et un pour France24 (...) Le pays qu'il décrit n'est pas la Tunisie:

- Il dit que la Tunisie a "absorbé le choc de l'assassinat de Chokri Belaid" alors que son assassin, le commanditaire et ceux qui sont derrières courent toujours.

- Il parle de l'ancien régime au passé alors que les pratiques sont les mêmes et que les caciques de Ben Ali sont recyclés dans les rouages de la machine Ennahdha.

- Il fait le SAV de ses alliés islamistes alors que ces derniers envoient des signes contradictoires sur leur volonté de voir aboutir le processus démocratique.

Ce président sans prérogatives n'a pas de leçons à donner en matière de démocratie. Nous le lui ferons savoir.»

I. B.