«Les concertations concernant le remaniement ministériel ont pris beaucoup de temps. Une situation ne devrait pas durer car chaque retard fait perdre à la Tunisie une occasion précieuse».

 

C'est ce qu'a déclaré Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), à l'issue de sa rencontre avec le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, mardi, quelques heures avant que ce dernier ne présente sa démission au président provisoire de la république.

M. Abassi, qui parlait dans un ton grave, a appelé les partis politiques et particulièrement ceux qui ont refusé la constitution d'un gouvernement de compétences, par allusion surtout au parti Islamiste Ennahdha, à être conscients de la gravité de la conjoncture que traverse la Tunisie et à placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts sectaires et partisans.

«La situation sécuritaire, économique et sociale est difficile. Le pays ne peut plus attendre davantage», a-t-il estimé, soulignant la nécessité de placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus des intérêts partisans.

Commentant la position de l'Ugtt concernant l'initiative mort-née de Jebali pour constituer un gouvernement de compétences nationales, M. Abassi a soutenu que l'organisation syndicale a soutenu cette proposition considérée comme une issue à la situation que connaît le pays, particulièrement suite à l'assassinat du dirigeant de la gauche radicale Chokri Belaïd, 6 février dernier.

Le secrétaire général de l'Ugtt a aussi évoqué dans sa déclaration le dialogue national organisé par son organisation, en octobre dernier, et auquel ni Ennahdha ni le Congrès pour la république (CpR) n'ont daigné prendre part, affirmant que l'Ugtt était sur le point d'organiser cette semaine un deuxième congrès de dialogue national mais ce projet a été reporté en raison de la situation dans le pays.

«L'Ugtt n'est pas partie-prenante dans l'actuel gouvernement et n'en fera pas partie», a expliqué M. Abassi indiquant que le rôle de l'organisation syndicale consiste à rapprocher les points de vue pour surmonter la situation dans laquelle se trouve actuellement le pays appelant à «l'élaboration d'une feuille de route claire qui rassure les Tunisiens quant à l'étape à venir».

I. B. (avec Tap).