Rached Ghannouchi prévient contre «une guerre totale en Tunisie»Rached Ghannouchi estime que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles en Tunisie, mais que des «forces contre-révolutionnaires cherchent à provoquer une guerre totale en Tunisie.»

 Le président du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir, a estimé, dans un entretien avec le quotidien londonien ''Asharq Al-Awsat'', qu'il existe aujourd'hui en Tunisie des parties antirévolutionnaires qui cherchent à «détruire la révolution» et «poussent vers la guerre totale en Tunisie en provoquant des contradictions et en opposant les salafistes aux Nahdhaouis et les Nahdhaouis aux salafistes

«La contre-révolution a intérêt à faire éclater les contradictions en Tunisie en face du gouvernement», a déclaré M. Ghannouchi.

«Il existe des orientations politiques et médiatiques qui poussent constamment au pessimisme et à donner une image sombre de la situation en Tunisie, alors que le tableau général dans le pays est à la stabilité, au développement et à la liberté, même si la liberté est pratiquée avec des excès et des dépassements», estime le chef d'Ennahdha.

Tout en reprochant aux médias en Tunisie de travailler contre le gouvernement – en somme, la vieille rengaine des Nahdhaouis qui ne veulent pas admettre leurs erreurs et leurs incompétences –, M. Ghannouchi explique: «On (ces médias, Ndlr) exagère en soulignant les aspects négatifs afin qu'ils dominent tout le tableau et on ne montre aucun aspect positif du travail du gouvernement. Parfois, je remercie Dieu parce que les médias tunisiens ne sont pas lus à l'étranger, sinon aucun touriste ne viendrait en Tunisie. Le fait que la Tunisie a accueilli 5 millions de touristes cette année est la preuve que les médias tunisiens ne sont pas lus à l'étranger».

Ces déclarations sont faites au moment où des marches sont organisées dans plusieurs villes du pays pour dénoncer l'incompétence du gouvernement, son incapacité à gérer les problèmes des Tunisiens et à donner de l'espoir aux chomeurs et aux pauvres.

La répression violente, cette semaine, des manifestants pacifiques à Siliana (centre), qui a fait 250 blessés, dont certains risquent de perdre la vue, donnent une idée de l'ampleur du fossé qui sépare aujourd'hui Ennahdha et le gouvernement Jebali delapopulation tunisienne.  

I. B.