Le député Khémaies Ksila estime que le projet visant éloigner les ex-Rcdistes de la vie politique est une opération d'«exclusion» et d'«épuration collective» en contradiction avec les principes de la démocratie et des droits de l'homme.
Dans une déclaration à la chaîne Hannibal TV, l'ex-député d'Ettakatol qui a rejoint récemment Nida Tounes affirme que ce projet de loi présenté par cinq groupes parlementaires conduits par le parti islamiste Ennahdha «pourrait déclencher le feu de la discorde dans le pays et constituer un scandale sur le plan international», ajoutant que «la reddition des comptes n'a pas sa place à l'Assemblée constituante mais devant les tribunaux».
Le projet de loi proposé par Ennahdha et ses alliés vise à interdire l'activité politique à toute personne ayant assumé une responsabilité dans les gouvernements de Ben Ali, a adhéré à l'une des instances du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd, ex-parti au pouvoir) ou qui a exhorté Ben Ali à se présenter à la présidentielle de 2014.
Plus précisément, les personnes concernées – dont les noms vont être forcément inscrits sur une liste noire – ne pourront plus postuler, pendant une durée de 10 ans, à la candidature aux élections législatives, à des instances constitutionnelles, à la présidence d'un parti politique ou à l'appartenance à l'instance dirigeante d'un parti, à la présidence d'un conseil municipal, à des postes diplomatiques, de gouverneur ou de délégué.
I. B.