Le président Marzouki est-il en train de forcer la main aux gens de son propre camp en cherchant à ouvrir le dialogue national à Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi et, probablement, à Al-Moubadara de Kamel Morjane et El Watan de Mohamed Jegham?

L’ancien ministre des Affaires étrangères et ex-dirigeant du Rcd, dirigeant du parti Al-Moubadara (L’Initiative), le très Destourien et très Rcdistes KamelMorjane a été parmi les chefs de partis politiques invités, jeudi soir, à un dîner de travail, organisé au Palais de Carthage par le président de la république provosoire Moncef Marzouki, dîner auquel a pris part, pour l’anecdote, entre autres illustres «révolutionnaires» du 15 janvier 2011, Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha.

Mohamed Abbou, secrétaire général du Congrès pour la République (CpR), le parti de M. Marzouki, continuait, jusqu’à hier soir, dans un débat à la chaîne Hannibal TV, d’opposer un veto catégorique contre la participation des anciens Destouriens et Rcdistes au «dialogue national», initié par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt).

Il a dû changer d’avis, vendredi matin, après sa réunion avec le président de la république provisoire, qui avait reçu, avant lui, Béji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes (Appel de la Tunisie), dont la seul évocation du nom donne des prurits à Mohamed Abbou et aux dirigeants du parti islamiste Ennahdha.

M. Marzouki est-il en train de forcer la main aux gens de son propre camp en cherchant à imposer Nida Tounes et, probablement, Al-Moubadara et El Watan, parti de l’autre ancien Rcdiste et ministre de l’Intérieur Mohamed Jegham?

I. B.