Pour soutenir les habitants de Sidi Bouzid, des manifestations ont eu lieu samedi soir dans divers endroits à Bizerte et Sousse. Pour Rached Ghannouchi, le calme règne dans le pays.


Alors que  plusieurs régions du pays connaissent des manifestations anti-gouvernementales (Sidi Bouzid, Sfax, Beja, Kairouan…), que la colère des démunis et laissés-pour-compte est en train de s’étendre dans d’autres régions (Sousse, Bizerte…) et que les forces de l’ordre sont en train de riposter par le gaz lacrymogène et les balles en caoutchouc, le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi ne cesse de se féliciter du calme régnant dans le pays.

Dimanche matin, en marge de l’élection du président l’assemblée de la choura du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi déclare que tout est calme dans le pays et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, à l’exception de quelques agitations dans quelques régions, «œuvre d’une minorité qui tente de semer le désordre en obligeant les gens à ne pas aller travailler et à manifester contre le gouvernement», a-t-il expliqué sur les ondes de Shems FM.

Selon le chef du parti islamiste au pouvoir, il ne s’agit pas de populations qui souffrent de la pauvreté, du chômage, des coupures d’eau et d’électricité, mais de «fauteurs de troubles, qui n’ont pas gagné les élections et qui n’arrivent pas à admettre digérer les résultats des urnes et qui tentent en vain de faire tomber le gouvernement et le parlement».

C’est, à peu près, le même discours tenu par Ben Ali et ses sbires la veille de la révolution du 14 janvier.

I. B.