Les protestations se poursuivent à Sidi Bouzid et dans plusieurs autres villes de la région appelant le gouvernement à libérer les manifestants arrêtés et à ne pas recourir aux moyens sécuritaires pour régler les problèmes socio-économiques.
Des familles des personnes arrêtés lors des derniers troubles survenus, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, ont observé, samedi matin, un sit-in devant le siège du tribunal de première instance de la région.
Dans des déclarations à l’agence Tap, les protestataires, soutenus par des représentants d’associations des droits de l’Homme, ont demandé «la libération des détenus et l'arrêt de toutes les procédures judiciaires contre eux, ainsi que la rupture avec les solutions sécuritaires et l'usage de la violence».
Ils ont, en outre, demandé le départ du gouverneur et du gouvernement provisoire qui «n’a encore rien fait pour la région», appelant, par la même occasion à l'ouverture des dossiers de la corruption et l'accélération du jugement des personnes impliquées.
Des manifestations de protestation avaient eu lieu, la veille au soir, dans la ville, appelant à la libération des détenus, au limogeage du gouverneur et à faire tomber le gouvernement.
Marches de protestation dans toute la région
La marche de protestation a parcouru l’avenue principale de la ville de Sidi Bouzid et s’est terminée devant le district de la garde nationale.
Les manifestants ont ensuite bloqué l’avenue principale avec des pierres et des poubelles et ont brûlé des pneus sans aucune intervention notable des forces de l'ordre.
Une marche pacifique a également eu lieu dans la délégation de Regueb, où un rassemblement de protestation a été organisé devant le poste de police réclamant la libération des détenus et brandissant des slogans appelant à faire tomber le gouvernement.
L’Union régionale du travail à Regueb a dénoncé dans un communiqué «les pratiques répressives et les arrestations abusives commises par les autorités à travers les forces de l’ordre», appelant à la libération des personnes arrêtées, ainsi qu’à la neutralité et à l’indépendance de l’administration, par allusion au tropisme nahdhaoui des nouveaux responsables issus du parti au pouvoir, notamment en matière de concours de recrutement et de distribution des aides sociales.
La section régionale du travail a souligné également la nécessité de protéger les libertés publiques et individuelles et d’engager une politique de développement équitable et claire qui rompt avec l’exclusion et l’improvisation.
Des habitants des délégations de Menzel Bouzaiene et de Meknessi ont organisé de leur part des marches nocturnes pour demander la libération des personnes arrêtées et l’impulsion des programmes de développement dans les deux régions.
La situation critique peut dégénérer
L’Union régionale du travail à Sidi Bouzid avait appelé vendredi à une grève générale pour le mardi 14 août afin de demander la libération des personnes arrêtées lors des évènements récents qui ont eu lieu dans la région et d'arrêter les poursuites engagées à l’encontre des manifestants.
Lors d’un meeting tenu vendredi par la section régionale de l’Ugtt, l’accent a été mis sur la nécessité de rompre avec «les pratiques répressives et abusives commises par les forces de l’ordre contre les citoyens qui défendent leurs droits».
Les participants au meeting représentant le Front des forces nationales du 17 décembre, l'instance de la protection de la révolution du 17 décembre, les avocats, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (Ltdh), ainsi que les partis politiques et les composantes de la société civile ont estimé que la «situation est critique et peut dégénérer si l’on n’y remédie pas».
Ils ont appelé à remédier à la situation tendue dans la région à travers l’encouragement des investissements et la lutte contre l’exclusion et de chômage.
I. B. (avec Tap).