Le Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques (Cdvuaila), dirigé par Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, se réunira, le 22 juin, à 18 h, au siège de la Ltdh, au centre-ville de Tunis.
Cette réunion se tiendra à un moment crucial où les violences dont sont victimes les enseignants et les artistes laissent les autorités indifférentes. Et même si la situation sécuritaire générale semble s’améliorer, avec des coups de filet policiers, des fouilles des voitures, des arrestations de barbus délinquants et/ou extrémistes religieux, les menaces à l’encontre des enseignants et des artistes se poursuivent.
Ainsi, le jeudi 5 juillet, Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettre et sciences humaines de Manouba, devra comparaître devant le juge (chambre correctionnelle du tribunal de première instance) en raison d’un acte de violence qu’il aurait exercé à l’encontre d’une étudiante. A signaler, à ce propos, que tous ceux qui ont insulté, bousculé, menacé de mort Habib Kazdaghli et Habib Mellakh et malmenés bon nombre de leurs collègues ne sont pas inquiétés.
Certains universitaires sont agressés par leurs étudiants et des personnes étrangères à leurs institutions. À Jendouba, un universitaire a été agressé, le lundi 18 juin, tout simplement parce qu’il a refusé de composer avec un fraudeur. Il était encore au parking, à l’intérieur de l’enceinte universitaire, quand deux «énergumènes» l’ont agressé. Aujourd’hui, à Jendouba, se tient une assemblée générale des enseignants où cette agression doit être évoquée.
Les artistes sont menacés de mort et la soi-disant «atteinte au sacré», dont se gargarisent les membres du gouvernement dans le sillage des extrémistes religieux, autorise tous les abus et toutes les exactions.
La réunion servira à faire le point de la situation, à prendre une position ferme face à ces dérives et apporter le soutien de tous les universitaires à Habib Kazdaghli, ainsi qu’à tous leurs collègues et aux artistes victimes d’actes de violence.
Le nouveau local de la Ligne tunisienne des droits de l’homme (Ltdh) se trouve au 5e étage de l’immeuble Studio 38, à l’angle de l’avenue Habib Bourguiba et de la rue Ibn Khaldoun.
I. B.