Le bureau de la fondation Konrad-Adenauer en Tunisie et la chaire Unesco d’études comparatives des religions organisent un colloque sur: «Religion sans frontières».


Parmi les participants, qui se tiendra les 28 et 29 avril à l’hôtel Regency à Gammarth, au nord de Tunis, on annonce Thomas Schiller, représentant régional de la Konrad-Adenauer-Stiftung, Mohamed Haddad, chaire Unesco d’études comparatives des religions, Chérif Ferjani, Université de Lyon II (France), Bernd Thum, Université de Karlsruhe (Allemagne), Ahmed Driss, Centre des Etudes méditerranéennes et internationales (Tunisie), Joseph Yacoub, titulaire de la chaire Unesco Mémoire, culture et interculturalité (France), Fethi Mansouri, titulaire de la chaire Migration et études interculturelles, Deakin University (Australie), Bakary Sambe, chercheur, Dakar (Sénégal), Hédia Kedadi, avocate à la cour de cassation, Mohamed-Sghir Janjar, Fondation du Roi Abdul-Aziz pour les Etudes islamiques et les sciences humaines (Maroc), Paola Gandolfi, université de Venise (Italie), Farida Belkacem, chercheur, Ifri (France), Bruno Michon, chercheur (France), Ridha Tlili, Fondation Ahmed Tlili pour la culture démocratique et le développement social, Salah Mtiraoui, chercheur (Tunisie), Mehdi Abdelajawad, chercheur (Tunisie), Sihem Frigui, chercheur (Tunisie), Ahlam Boussada, Faculté des Lettres de la Manouba, Chadia Troudi, chercheur (Tunisie), Francesca Cadaddu, chercheur (Italie), Riccardo Saccenti, chercheur (Italie), Henda Nafti, chercheur (Tunisie), Nabiha Jrad, Faculté des sciences sociales de Tunis, Yamina Bettahar (France), Slaheddine Amri, chercheur (Tunisie) et Fabian Pianka (Allemagne).

Les demandes identitaires pressantes
Voici le texte de présentation du workshop:
"La plupart des religions ont assuré tout au long de leurs évolutions deux fonctions: celle de relier les hommes entre eux et participer à forger l’identité collective d'un groupe social, et celle de détacher l'homme de ses appartenances «terrestres» pour le rapprocher d’un absolu, le rendant seul responsable de décider de sa relation avec cet absolu.
Aujourd’hui, les religions subissent des demandes identitaires pressantes. Il est compréhensible qu’elles soient sollicitées pour répondre au besoin profond de rapprocher les individus dans un monde qui vit une crise profonde et qui aspire à une refondation du vivre-ensemble sur des bases plus solides et plus équitables. Trop d’injustices et d’humiliation font que les faibles et les démunis trouvent dans le religieux la compensation et l’espoir.
Cependant, il ne faut pas oublier que les religions ne peuvent être réduites à la dimension identitaire. Toutes les grandes religions transcendent les frontières nationales pour s'étaler dans le monde et interpeller l’homme en tant qu’être autonome et libre. Jadis, les religions avaient participé à l’abolition des frontières et au brassage des races et des peuples; confrontées aux crises du monde actuel, elles ne doivent pas être réduites à un simple besoin social et politique.
«Religions sans frontières» voudrait rappeler l’histoire longue et complexe des religions et la géographie religieuse actuelle, diversifiée et métissée. C’est aussi un appel pour vivre sa religion individuellement, selon sa propre conscience libre et autonome, sans subir les contraintes d’une vision standard ou d’une construction donnée comme apriori. Ainsi les religions ne seront pas instrumentalisées pour favoriser le repli ou la violence. Bien au contraire, elles seront des sources d’ouvertures et de paix pour des individus libres et responsables."