Festival-de-Hammamet-Banniere

Le Festival de Hammamet ne brille pas, cette année, par son originalité. Mais son nouveau directeur, nommé en avril dernier, pouvait-il faire des miracles?

Par Anouar Hnaïne

Foule des grands soirs à Hammamet, lundi 7 juillet : Kamel Ferjani, nouveau directeur du Centre culturel international de Hammamet (CCIH), en conférence de presse, livre le programme de la 50e session du festival de la cité balnéaire et touristique et se plie aux nombreuses questions des journalistes.

Une forêt de micros et de caméras, des journalistes de tous bords, quelques artistes programmés pour cette session, M. Ferjani, flanqué du ténor Lotfi Bouchnak et du comédien Kamel Touati, précise qu'il a pris la direction du festival en avril de cette année, donc, naturellement, le temps était insuffisant pour programmer une édition comme il en rêvait, à la hauteur de cet anniversaire spécial. Chuchotement des journalistes «Tous les précédents directeurs ont avancé cet argument qui justifie...»

Le bon goût avant toute chose

Le directeur, commence par un rappel de l'histoire du CCIH depuis sa naissance et fait la louange de ses directeurs successifs. Première remarque sur laquelle s'attarde M. Ferjani: l'affiche de cette édition reprend la même forme de celle de l'année 1964. Datée du 31 juillet au 16 août, celle-ci, en noir et blanc, nous semble tout de même plus élaborée artistiquement, un cercle entouré d'un arc de cercle, qui rappelle fortement la peinture de l'Espagnol Antoni Tapies, très à la mode à l'époque. Soit.

Le projet du nouveau directeur est de recentrer les activités sur l'espace. Il compte réunir, au début de la saison prochaine, dans un séminaire, les principaux intéressés, anciens directeurs et autres experts pour fixer «une identité» au CCIH qui devrait «fonctionner durant toute l'année» et «retrouver sa vocation de résidence d'artistes».

Sur le programme, M. Ferjani, justifie son choix: qualité et excellence président à cette session. «Moi-même artiste, je n'exclue aucun genre de musique tant qu'elle répond au bon goût».

L'inévitable question sur le budget fuse, M. Ferjani, avance par la bande. «Beaucoup moins que son frère de Carthage qui chiffre à plus de 3 milliards». Les cachets ne sont pas trop élevés, le plus gros revient bien-sûr à Gloria Gaynor, star internationalement connue, 40.000 euros, qui «a fait un prix de faveur».

Pour les grosses pointures locales: «Tous ceux que j'ai programmés sont des valeurs sûres. Leur image, malgré leur carrière de plus de 30 ou 40 ans, continue d'occuper le paysage médiatique».

Un projet auquel tient particulièrement le nouveau locataire du Centre? «Je m'évertuerai à faire du CCIH un aimant qui réunirait les artistes toute l'année». Comment? «En impliquant les partenaires économiques du pays et les missions diplomatiques installées à Tunis».

Et le cinéma? «Nous avons contacté les intéressés, seulement, ils ne peuvent pas nous prêter leur films vu qu'ils les réservent pour les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) de cette année».

Kamel-Touati-kamel-Ferjani-Lotfi-Bouchnak

Kamel Touati, Kamel Ferjani et Lotfi Bouchnak.

Un capital-confiance

A première vue, le programme de cette année ne brille pas par son originalité. A part quelques reliefs, la session est, disons, ordinaire. Mais avouons que, sans budget conséquent, fait ajouté à la pression du temps (M. Ferjani a pris les rennes du Centre le 18 avril), on ne peut faire des miracles.

Par ailleurs, l'idée d'impliquer les partenaires étrangers pour faire fonctionner le Centre durant toute l'année est à saisir des deux mains. Elle serait, en effet, salvatrice, la cigale de Hammamet ne serait plus saisonnière.

Le directeur qui bénéficie d'un capital-confiance (artiste et responsable) saura tenir le cap, souhaitons-lui bon vent.

 

Programme du Festival International de Hammamet (5 juillet-20 août 2014)

Mardi 15 juillet : ''Klem Ellil, zéro Virgule'' de Taoufik Jebali;

Mercredi 16 juillet : ''Rissalet Salam'' de Intissar Abdelfattah;

Vendredi 18 juillet : ''Richard III'' de Jâafar El Gasmi ;

Samedi 19 juillet : ''Liqaa'' de Lotfi Bouchnak;

Dimanche 20 juillet : ''Coup de destin'' Fadhel Boubaker / Mohamed Ali Kammoun Orchestra;

Mercredi 23 juillet : ''Ré-Animation'' de Kamel Touati ;

Jeudi 24 juillet : Oussama présente Hiba Taouali ;

Vendredi 25 juillet : ''Mawal'' de Leila Hjaiej avec Zied Gharsa ;

Samedi 26 juillet : Drôles de magiciens ;

Jeudi 31 juillet : ''Tsunami'' de Fadhel Jaïbi ;

Samedi 2 août : ''Lila Ala Dalila'' de Lamine Nahdi ;

Dimanche 3 août : Cheb Mami ;

Mardi 5 août : Têtes raides ;

Mercredi 6 août : Souad Massi ;

Jeudi 7 août : Taraf de Haidouks et Kocani Orkestar ;

Samedi 9 août : Ballet Carmen ;

Lundi 11 août : ''Nagouz'' de Mounir Troudi avec Erik Truffaz ;

Mardi 12 août : Frères Gharbi / Taksim Trio Hüsnü Senlendirici Ismail Tuncbilek Aytac Dogan;

Mercredi 13 août : ''Raconte Chahrazad'' Chahrazad Hlel / Yasmine Azaiez ;

Jeudi 14 août : Gloria Gaynor ;

Vendredi 15 août: Tiken Jah Fakoly;

Samedi 16 août : Bendirman Orchestra And Friends;

Dimanche 17 août: "Khawater" de Karim Gharbi / "Qibla Wa Qobal" de Jawhar Basti;

Lundi 18 août: Kool and The Gang

Mardi 19 août: Earth Wind and Fire Experience Feat Al McKay

Mercredi 20 août: Saber Rebaï.

{flike}