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L'ATMA a récompensé un groupe de jeunes ayant participé au tournage de 5 documentaires sur le quotidien des Tunisiens dans le cadre du projet ''Zoo into my country''.

Par Yüsra N. M'hiri

L'Association tunisienne des médias alternatifs (ATMA), qui opère sans les domaines du journalisme, de la communication et du cyber-activisme, aide des jeunes à réaliser leurs rêves, en leur permettant de tourner des documentaires à travers lesquelles ils laissent libre-cours à leur imagination et créativité pour rassembler sons et images et faire découvrir des scènes du quotidien de Tunisiens... pas comme les autres.

De la formation au terrain

«Le projet ''Zoom into my country'' a pour objectif de promouvoir la Tunisie et ses régions intérieures, tout en permettant à des cinéastes en herbe d'accéder à leur rêve», indique Slim Ayadi, président de l'association et journaliste de formation.

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Slim Ayadi présente les cinéastes en herbe révélés par son association.

Le projet a commencé par une formation de 5 jours, qui a débuté le 5 mai, durant laquelle, 3 formateurs ont transmis aux jeunes leur savoir en matières de réalisation son et image et de production. Les jeunes ont été ensuite répartis en 5 groupes pour tourner des documentaires de leur choix.

Les films ont été diffusés, mercredi 21 mai, au cours d'une conférence de presse, en présence des réalisateurs. Cinq idées originales mettant en scène des histoires aussi différente que passionnante l'une que l'autre.

Le premier documentaire ''Underground'' met en scène des jeunes passionnés de street art, une discipline encore peu connu et marginalisé en Tunisie. On y voit des jeunes dynamiques, passionnés, au look frais, parfois un peu décalé. Leur monde, ce sont les graffitis, le rap, la danse, le beat-box et autre formes d'art moderne. Leur message est clair : donner au jeunes une chance d'intégrer les manifestations culturelles et leur permettre de s'adonner à leur art dans la rue et offrir un spectacle aux passants, sans être inquiéter par les autorités.

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Jeunes en tournage.

Dans le même contexte, un autre documentaire intitulé ''Sans paroles'' présente Mehdi le percussionniste dont la vie est rythmée par les battements de son instrument. Cet artiste talentueux offre des spectacles gratuits : dans la rue, les jardins public et partout où le prend l'envie de «diffuser de l'énergie». Il a d'ailleurs plus d'une corde à son violon, puisque Mehdi est également peintre, mais ses toiles, il ne les vend pas! «C'est une partie de mon corps, on ne vend pas ses organes. Peindre me permet juste de dévoiler une part de mes rêves».

Un troisième groupe a plutôt axé son travail sur ''Le rêve ambulant''. C'est l'histoire d'une famille qui a crée un restaurant-caravane, pour améliorer son quotidien. La famille entière contribue à ce projet qui est devenue aujourd'hui un modèle de réussite dans plusieurs quartiers. C'est le premier restaurant caravane en Tunisie et ça marche ! Les jeunes réalisateurs ont expliqué qu'ils veulent montrer qu'il est possible d'être créatif et de sortir de la misère en mettant sur pieds des projets nouveaux.

La révolution, 3 ans après...

Le 4e documentaire présente un jeune homme de Sidi Bouzid. ''Bissou'' ou l'histoire de ce jeune homme qui a participé à la révolution et rêvé de voir la ville de sidi Bouzid prospérer. Il se rend compte que tout n'était que rêve et c'est la mort dans l'âme qu'il est obligé de quitter sa région pour aller travailler à Tunis. «La révolution a eu lieu en 2011. Trois ans après, nous n'en avons pas récolté les fruits, au contraire», s'indigne-t-il. Son rêve est de pouvoir retourner au bercail et d'y trouver du travail auprès des sa famille et ses amis.

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Les cinéastes en herbe expliquent leur démarche.

Le dernier documentaire met en valeur un endroit peu connu à Tunis mais ô combien authentique. Il reflète la «tunisianité» à travers les traditions et la culture populaires. Le film s'intitule ''Beit El Bennani''. Il y est question d'une maison datant du 19e siècle sise à Bab Menara. Son propriétaire aime recevoir. Il permet à ceux qui le souhaitent d'accéder à sa grande bibliothèque riche en livres d'histoires. Et pour perpétuer une tradition familiale, tous les mercredis, sa porte est ouverte et un couscous est offert à celui qui le souhaite. Il suffit juste de pousser la porte qui est toujours ouverte. L'hospitalité tunisienne est ici mise en valeur, une qualité qu'il ne faut pas perdre.

Ainsi, avec ces 5 documentaires, on a pu découvrir des personnes différentes mais toutes aussi passionnées. Et aussi attachantes. Et c'est entre autres grâce aux jeunes formés par la l'ATMA.

Des prix ont été remis aux participants et l'association leur a offert du matériel cinématographique. Leur rêve c'est de voir leurs documentaires sur grand écran... Qui sait? Si on met du coeur à l'ouvrage, tout devient possible.

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