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Les plates excuses et pleurnicheries de Samir El-Wafi ne changeront rien : on n'apprend pas le métier de journaliste aux dépens de ceux et celles qui ont perdu un être cher.

Par Moncef Dhambri

Après avoir essuyé les tirs croisés d'innombrables parties de la société civile, la classe politique et la population, Samir El-Wafi, est venu, en direct (mais par téléphone!) sur ''Ness Nessma News'', présenter ses excuses à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont été affectées par sa tristement célèbre émission ''Liman Yajro Faqat'' (Pour celui qui ose seulement) de dimanche dernier «où il a trop osé» et où il a taquiné plus qu'il ne faut l'actualité brûlante.

Un animateur borderline

A trop en faire pour atteindre les lumières du vedettariat, à trop flirter avec le sensationnel, Samir El-Wafi s'est brûlé les ailes.

Hier, invité par notre consoeur Meriem Belkadhi, le journaliste-animateur d'Ettounsia TV, pour cause d'empêchement de dernière minute, n'a pu être sur le plateau de ''Ness Nessma News''. Mais très vite, notre confrère s'est sans doute rendu compte de la grave tournure que les choses ont prise.

Lui qui a toujours surfé sur la vague de la provocation, lui qui s'est fait un nom en étant toujours borderline et lui qui n'a jamais eu froid aux yeux, il a dû réaliser, en regardant l'émission de chez lui, l'énormité de sa «bourde» de dimanche soir. Les invités, très certainement informés par Meriem Belkadhi de la présence de Samir El-Wafi, ont été déçus par son absence et ont donc décidé de rivaliser en sévérité dans leurs jugements de ces «journalistes qui jouent avec le feu et qui se désolidarisent de la communauté nationale».

N'en pouvant plus d'être ainsi malmené, Samir El-Wafi a voulu surprendre en osant se manifester et, peut-être aussi, en essayant de refaire le grand terrain qu'il a perdu. Par téléphone, et n'y allant pas par quatre chemins, il a reconnu son erreur et présenté ses excuses «à tout le monde».

Il a également tenté de se justifier en reconnaissant publiquement son manque de professionnalisme: «Je suis désolé, cela fait partie de l'apprentissage de la profession. On commet des erreurs, on se corrige, ainsi de suite», a-t-il dit.

La phrase de trop

C'était là, à mon sens, la phrase de trop dans ce mea culpa de Samir El-Wafi. Le mot apprentissage a évoqué chez moi cette expression tunisienne: «Apprendre l'art de la coiffure en coupant les cheveux des orphelins» (s'il y a meilleure traduction, je suis preneur).

Il y a «orphelins» dans cette affaire du terrorisme en Tunisie et on n'apprend pas le métier de journaliste aux dépens de ceux et celles qui ont perdu un être cher: un époux, un père, un fils ou un parent.

Non, cher confrère, vous vous êtes trompé dans le choix du thème de votre émission de dimanche dernier et dans toutes vos approche et démarche. Et venir présenter vos plus plates excuses et pleurnicher comme vous l'aviez fait, hier soir (au téléphone, dans le confort de votre salon!) n'y changera rien.

Je me permets de clore cette courte réflexion sur une petite note d'humour, en rappelant que, peut-être, la malédiction de Samir El-Wafi serait le résultat du choix du premier invité de son ''Pour celui qui ose seulement''. N'était-ce pas Rached Ghannouchi, le président d'Ennahdha? Quel sort le Gourou de Montplaisir a-t-il jeté sur Ettounsia TV pour qu'elle passe ainsi du paradis des grosses audiences à l'enfer du désaveu populaire?