Selon les statistiques préliminaires élaborées par la direction du suivi et du contrôle de l'exploitation de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), le volume de cette production n'a pas dépassé 604.000 tonnes, contre 983.000 tonnes un an plus tôt, soit une baisse de 39%.

Le directeur par intérim de ce département, Hafedh Ben Yahia, a indiqué à l'agence Tap, que la CPG s'est donnée pour objectif de produire 1,56 million de tonnes, au cours du 1er trimestre 2015.

«Toutefois, l'irrégularité de l'arrivée du phosphate brut des carrières aux unités de production, ainsi que les coupures intermittentes de l'eau dans les laveries, ont empêché la réalisation de cet objectif par l'entreprise, qui n’a réalisé que 49% de ses prévisions», a-t-il expliqué.

D'autre part, les mouvements de protestations des sans-emploi se sont multipliés, ces dernières semaines, dans les sites de production d'Oum Larayes, Redeyef et Metlaoui.

L’agence Tap a constaté des sit-ins dans les locaux du district de la CPG de Gafsa, dans les villes minières et les gares de transport ferroviaire de Redeyef, Oum Larayes et Metlaoui.

Des sit-ins sont aussi observés – par des chômeurs qui n'ont pas été recrutés par les sociétés de l'environnement – à Kef Eddour (l'un des sites de phosphate les plus importants de la région) et dans la zone d'El Barka, point d'approvisionnement des laveries en eau industrielle.

Une source de l'entreprise a indiqué que la CPG a réalisé, depuis 2011, un programme pour recruter 7.000 demandeurs d'emploi, dans le cadre du mécanisme de l'emploi direct, en plus de la création de sociétés de gardiennage et d'hygiène et des recrutements dans la Société de l'environnement et la Société tunisienne de transport des produits miniers.

Cependant, les incessants mouvements de protestation ont paralysé le transport du phosphate brut des mines vers les laveries, dans les zones d'Oum Larayes, Redeyef et Kef Eddour, ainsi que la production du phosphate commercial, dans la plupart des unités de production.

La même source indique que les laveries d'Oum Larayes, Redeyef, Kef Eddour et Metlaoui «sont totalement à l'arrêt, cette semaine», ajoutant que «seules les laveries de Medhilla poursuivent leurs activités».

En outre, une source de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a qualifié d'«irrégulière et instable» l'opération du transport du phosphate à partir des zones minières vers les usines du Groupe chimique tunisien (GCT), à Gabès et Sfax, et la Société tuniso-indienne des engrais (Tunisian Indian Fertilisers, Tifert).

Le ministre de l'Industrie avait annoncé, le 27 mars 2015, que l’une des priorités de son département, pour les 100 premiers jours de l’activité gouvernementale, consiste à augmenter la moyenne de production de phosphate pour la faire passer à 500.000 tonnes, en mars, avril et mai.

Souhaitons-lui bonne chance !

I. B. (avec Tap).