Ces prévisions ont été annoncées par l'Observatoire du Tourisme, au cours d'une table-ronde sur «les perspectives touristiques après le 18 mars», jeudi 2 avril 2015, à Hammamet.

Le président de l'Observatoire, Afif Kchouk, a fait valoir que la baisse du nombre de touristes et des nuitées touche particulièrement le marché français (1^er client de la Tunisie), en soulignant la nécessité d'accorder davantage d'intérêt à ce marché pour le dynamiser.

M. Kchouk a aussi recommandé d'accorder aux agences de voyages tunisiennes, opérant en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, des avantages et incitations pour les aider à attirer davantage de touristes en Tunisie.

«Il importe de diversifier les produits touristiques, d'encourager les investisseurs et de permettre aux professionnels de bénéficier des crédits saisonniers pour sauver leurs unités souffrant des difficultés de plus en plus importantes, après le dernier attentat terroriste», a encore indiqué M. Kchouk.

Le président de la fédération régionale de l'hôtellerie de Nabeul, Habib Bouslama a mis l'accent, pour sa part, sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour atténuer les effets de l'opération terroriste qui a frappé de plein fouet le secteur touristique, tout en mettant en route les réformes radicales nécessaires pour développer le secteur.

Il a estimé que la situation critique du tourisme tunisien ne résulte pas seulement de l'attentat terroriste du Bardo, mais s'explique, aussi, par l'accumulation de plusieurs problèmes structurels, dont notamment le caractère saisonnier de l’activité touristique.

M. Bouslama a plaidé, dans ce cadre, pour le développement d'une nouvelle approche de l'année touristique basée sur de nouveaux produits renouvelables pour assurer la continuité de l'activité touristique tout au long de l'année.

Il a aussi appelé les professionnels à «ne pas céder à la panique à la suite de cet attentat terroriste, surtout que la Tunisie n'est pas le seul pays a avoir été victime du terrorisme dans le monde».

M. Bouslama a proposé de développer le tourisme de séjour permanent en Tunisie, à travers la prise de mesures permettant aux résidents étrangers de bénéficier de la propriété immobilière, comme c'est le cas dans d'autres pays du Maghreb arabe, par allusion au Maroc.

En outre, le gouvernement a la possibilité, selon lui, d'encourager la création de 10 terrains de golf au cours des deux prochaines années, de faire bénéficier les professionnels de crédits saisonniers et de les aider surtout à mettre en place un système d'autoprotection pour leurs unités hôtelières et à rééchelonner leurs dettes.

I. B. (avec Tap).