MSC Spendida au port de La Goulette Banniere

Deux compagnies de croisières italiennes, Costa et MSC, touchées par l'attentat terroriste du Bardo, ont décidé d'annuler, jusqu'à nouvel ordre, leurs escales à Tunis.

Par Marwan Chahla

Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la Tunisie, qui vient d'être frappée par un attentat terroriste perpétré par deux terroristes, mercredi 18 mars 2015, au musée du Bardo, faisant 23 morts et 47 blessés, en majorité des touristes débarqués le même jour au port de La Goulette de deux bateaux de croisières appartenant aux compagnies Costa et MSC.

Des escales de remplacement

Dans une déclaration au quotidien américain ''USA Today'', Costa Croisières a annoncé que ses 3 paquebots – les Costa Fortuna, Costa Favolosa et Costa neoRiviera – pour lesquels elle avait programmé des escales à Tunis pour les prochains mois, proposeront des solutions de rechange à la destination Tunisie.

La MSC a elle aussi prévu, pour 3 de ses navires de croisières – les MSC Splendida, MSC Fantasia et MSC Preziosa – des escales de remplacement à Malte, Majorque et en Sardaigne, respectivement. Pour son 4e paquebot, la Divina, la MSC offrira à ses passagers une journée en mer supplémentaire, au lieu d'accoster à Tunis.

''USA Today'' croit savoir également que d'autres compagnies maritimes emboîteront vraisemblablement le pas – notamment, la Star Clippers et les allemandes Hapag-Lloyd Cruises et Aida Cruises.

Douze passagers de la MSC Splendida et 5 de la Costa Fascinosa ont trouvé la mort au Bardo – et, respectivement, 13 et 8 autres voyageurs de ces 2 paquebots ont été blessés, d'après les croisiéristes italiens.

Le Pdg de la MSC, Pierfrancesco Vago, est catégorique: «La sécurité et la sûreté de nos passagers et des membres de nos équipages ont toujours été les priorités les plus importantes de la MSC Cruises. Et l'attentat du Bardo écarte, dans un avenir prévisible, la possibilité pour les paquebots de notre compagnie de faire escale en Tunisie.»

La Tunisie devenue une ''no-go zone''

M. Vago a néanmoins reconnu que la Tunisie demeure une des principales destinations de sa compagnie et exprimé le souhait de renouer au plus vite avec le pays. «Pour l'instant, nous préférons attendre de voir comment les choses vont évoluer. Nous avons besoin d'obtenir des assurances sérieuses que la situation est redevenue normale avant de reprendre nos services en Tunisie. Vous comprenez, à la suite de ce qui est arrivé, les touristes considèrent désormais la Tunisie comme une ''no-go zone''. Nous n'y pouvons rien», a-t-il ajouté.

Indéniablement, donc, les terroristes ont marqué là un point. La saison touristique tunisienne est très sérieusement compromise – et il y en aurait peut-être même plus... Ce secteur vital de notre économie (6,7% du PIB) ne s'en consolera pas de sitôt.

Entretemps, il faudra s'armer de patience et ne pas baisser les bras. A l'Etat reviendra, de toute urgence, la tâche de rétablir l'ordre et la sécurité dans notre pays. A tous les intervenants nationaux (ministères, voyagistes, tour-opérateurs, hôteliers, etc.) d'assumer, eux également, leurs responsabilités afin de relancer comme ils peuvent et comme ils doivent l'activité de ce secteur.

Nos frères et amis auront, eux aussi, un rôle crucial à jouer. Aider la Tunisie à tourner cette nouvelle page douloureuse est une responsabilité de TOUS.

Applaudir la success story tunisienne est certainement gratifiant, mais la Tunisie a besoin de bien plus que cela.
Quand on aime la Tunisie, on la visite, n'est-ce pas?

Un billet d'avion, un séjour dans un hôtel tunisien et une promenade dans les souks sauvent des centaines de milliers d'emplois et une économie chancelante. Et c'est également la meilleure manière d'aider le retour de la normalité tunisienne et de donner le coup de main nécessaire à la démocratie tunisienne naissante.

Illustration: Le bateau de croisière MSC Spendida n'accostera plus au port de La Goulette... jusqu'à nouvel ordre.

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