Face à la stagnation de ses revenus, l’Etat doit recourir, désormais, aux emprunts pour payer les salaires de ses 800.000 fonctionnaires, a déploré l’économiste Moez Joudi.
Moez Joudi a déclaré à Kapitalis.: «La Tunisie compte, aujourd’hui, 800.000 fonctionnaires, contre 580.000 avant la révolution, alors qu’une étude de la Banque mondiale fixe à notre pays un plafond de 350 à 400.000». Le président de l'Association tunisienne de la gouvernance (ATG) a aussi expiqué, lundi 15 mars 2015, sur Jawhara FM, que la «hausse généralisée des salaires dans la fonction publique, conjuguée à la stagnation des revenus et à la hausse des dépenses publiques, ont creusé le déficit budgétaire de l’Etat et contribué, directement, à l’aggravation de la crise économique du pays». Le volume des salaires des fonctionnaires, qui ne dépassait guère 6 milliards de dinars en 2010, s’élève aujourd’hui à 11,2 milliards de dinars, soit plus de 30% du budget de l’Etat, a souligné l’économiste, qui n’a de cesse de tirer la sonnette d’alarme face à la hausse de l’inflation et à la détérioration du taux de change du dinar, la monnaie nationale. «Aujourd’hui, le déficit du budget de l’Etat, qui devait rester en-deçà de 3%, a dépassé la barre de 7%, alors que l’Etat doit continuer à s'endetter, non pour investir et créer des emplois, mais pour payer les salaires de ses fonctionnaires», a encore fait remarquer M. Joudi. Cette situation catastrophique des finances publiques est le résultat de la mauvaise gestion cumulée des précédents gouvernements. «Si le gouvernement Habib Essid ne parvient pas à maitriser la situation, le pays s’enfoncera encore dans le gouffre de l’endettement», a-t-il ajouté. Z. A. |
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