Entre mai 2013 et mai 2014, les Tunisiens ont payé plus de 450 millions de dinars de bakchich (sans compter les cadeaux) pour bénéficier des services de l’administration.

C’est ce qu’a révélé l’Association tunisienne des contrôleurs publics (ATCP), lors d’une conférence de presse, organisé mercredi 4 mars 2015, à Tunis, pour présenter une enquête sur «la petite corruption: un danger banalisé».

L’enquête a porté sur un échantillon de 1003 personnes basées dans toutes les régions de Tunisie : 53% d’hommes, 47% de femmes et 70% ayant moins de 45 ans.

L’enquête a également révélé que 27% des Tunisiens ont eu recours, au cours la période indiquée, au pot-de-vin, dont les montants ont varié de 5 à 100 dinars.

Les secteurs les plus touchés par la corruption sont la sûreté, la douane, la justice et la santé, révèle encore l’étude, tout en soulignant que l’agent est dans 56% des cas à l’origine de l’acte de corruption.

A noter également que 77% des personnes sondées estiment que le phénomène s’aggrave d’une année à l’autre et qu’il faut le dénoncer et le combattre.

L’ATCP a également présenté des recommandations pour mettre fin à cette hémorragie, préconisant, notamment, la création d’un climat de confiance entre les Tunisiens et les autorités publiques, l’amélioration des mécanismes de contrôle et de lutte contre la corruption, la consolidation des réformes administratives et leur mise en œuvre rapidement.

«La petite corruption est en train de se propager de façon endémique. Elle semble tellement diffuse dans la société tunisienne qu’elle risque de devenir une fatalité socioculturelle impossible d’éradiquer ou un comportement toléré que de nombreux citoyens admettent, font avec ou pratiquent à leur insu», souligne encore l’ATCP.

Y. N. M.

Lire l'étude de l'ATPC. 

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