Houcine Dimassi contre les syndicatsL’économiste (et ancien ministre des Finances) Houcine Dimassi appelle les dirigeants syndicaux à respecter les institutions et la loi et, surtout, à ne pas ruiner l’Etat.

Commentant, lundi 23 février 2014, sur Shems FM, la signature, le même jour, au palais du gouvernement à la Kasbah, du communiqué commun sur l’ouverture des négociations générales dans le secteur public Houcine Dimassi n’a pas été tendre vis-à-vis de la centrale syndicale, dont il était pourtant très proche dans les années 1980-1990.

Selon lui, les positions des dirigeants syndicaux sont loin d’être sages et réfléchies et leurs décisions lui paraissent de plus en plus contradictoires et infondées. «D’un côté, ils appellent au respect des institutions de l’Etat et de l’autre ils lancent des grèves, sans même informer les structures officielles», a-t-il déploré.

M. Dimassi n’admet pas le comportement des responsables syndicaux qui font du chantage à l’Etat et demandent des augmentations exagérées des salaires et des indemnités.

«On a assisté, depuis la révolution, au développement de cette mentalité du butin que l’on s’accapare, comme après une ‘‘ghazwa’’ ou une bataille menée contre les institutions de l’Etat. On a vu ce comportement dans tous les secteurs, le transport, la santé, l’enseignement… On retrouve cette mentalité chez les dirigeants syndicaux... Cela a porté un grand préjudice à la Compagnie de phosphate de Gafsa, entre autre exemples», a déclaré Houcine Dimassi, en regrettant que les syndicalistes ne pensent qu’à gruger l’Etat, à l’affaiblir par tout moyen et à faire pression sur lui pour qu’il satisfasse leurs revendications.

«Ils mettent toujours la barre très haut et oublient le nombre de jeunes sans emploi et qui vivent sous le seuil de la pauvreté», a conclu l’économiste, écoeuré et presque désespéré par ses anciens compagnon de combat.

Z. A.

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