Conseil des ministres Gouvernement EssidLa taxe de sortie du territoire tunisien exigible des voyageurs étrangers pourrait être abandonnée pour les ressortissants des pays maghrébins.

Le nouveau conseil des ministres a décidé, lors de sa première réunion tenue, lundi 9 février 2015, sous la présidence du chef du gouvernement, Habib Essid, d'étudier «l'éventualité de suspendre, pour les ressortissants de tous les pays maghrébins, la taxe de sortie du territoire tunisien exigible des voyageurs étrangers», et ce, «conformément au Traité de création de l'Union du Maghreb arabe», ratifié en vertu de la loi 89-50 de l'année 1989.

Rapelons que l'instauration de cette taxe a été très mal accueillie par les ressortisants libyens qui se rendent assez régulièrement en Tunisie. Par mesure de rétorsion et en application de la règle de la réciprocité, les autorités libyennes ont imposé des restrictions aux activités des commerçants tunisiens opérant dans la zone frontalière entre les deux pays. Ce qui a provoqué des manifestations dans ces régions, du côté tunisien, notamment au niveau des postes frontaliers de Dhehiba et Ben Guerdane et des affrontements violents entre les manifestants et les forces de l'ordre.

Les ministres de la Défense et de l'Intérieur ont fait, au Conseil, un compte-rendu sur les «incidents douloureux» qui se sont produits, la veille, dans la localité de Dhehiba (gouvernorat de Tataouine) et au cours desquels un jeune de la région a trouvé la mort.

Le conseil a regretté ces incidents et présenté ses condoléances à la famille du défunt, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le conseil a, également, «déploré» que des locaux sécuritaires et des domiciles de fonctionnaires de la sûreté aient été incendiés, appelant au respect de ces locaux en tant que centres de souveraineté dont le rôle est de protéger la sécurité et les biens des citoyens, réaffirmant en même temps «le respect du droit de manifester et de protester pacifiquement», ajoute le communiqué, tout en annonçant que le ministre des Finances et celui du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale se rendront, aujourd’hui, dans les zones frontalières du sud-est, pour voir sur place la situation socio-économique.

I. B. 

Illustration: Premier conseil des ministres du gouvernement Habib Essid.

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