Le déficit courant de la Tunisie, qui n’a cessé de croitre depuis la révolution de janvier 2011, s’est encore aggravé, en passant de 8,3% du PIB en 2013 à 8,9% 2014.
Le conseil de la Banque centrale de Tunisie (BCT), réuni le 2 février 2015, a signalé, dans un communiqué, «la persistance de l’évolution négative du secteur extérieur, illustrée par l’accroissement du déficit courant en 2014 par rapport à 2013, qui s’est élevé à 7.385 millions de dinars (MD) où l’équivalent de 8,9% du PIB, contre 6.302 MD et 8,3% en 2013.» Tout en constatant «le dérapage continu du déficit commercial, qui a atteint un niveau record (13,6 milliards de dinars), alors qu’il n’a pu être couvert par l’excèdent de la balance des services qu’à hauteur d’environ 23%», le conseil de la BCT s’est félicité que, malgré ces évolutions négatives, le niveau des réserves nettes en devises a été consolidé, atteignant 15.055 MD où l’équivalent de 129 jours d’importation, à fin janvier 2015, contre 112 jours au terme de 2013, et ce, «grâce à l’intensification des efforts de mobilisation des financements extérieurs, où les entrées nettes de capitaux étrangers se sont élevées à 9 milliards de dinars au cours de l’année 2014.» A ce propos, le conseil n’a pas omis de noter «succès» de la sortie des autorités tunisiennes sur les marchés financiers internationaux et l’émission d’un emprunt obligataire, portant sur un montant de 1 milliard de dollars pour une durée de 10 ans (2015-2025). Cet emprunt, à un taux usurier de 5,6%, «permettrait de couvrir une bonne partie des besoins financiers du budget de l’Etat, au titre de l’année courante, et de consolider les réserves en devises», a cru devoir préciser le conseil de la BCT, tout en se félicitant du «regain de confiance des marchés financiers internationaux dans le pays surtout avec l’embellie des perspectives de la notation financière de la Tunisie auprès des agences internationales concernées et ce, en rapport avec la détente de la situation politique dans le pays, ce qui devrait renforcer à l’avenir sa capacité à mobiliser les ressources financières extérieures nécessaires au financement de l’économie.» I. B. |
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