En effet, beaucoup d’experts financiers estiment qu’emprunter à un taux de 5,6% – jamais atteint par le passé – créé un fâcheux précédent qu’il sera impossible par la suite à rattraper, puisque les prêteurs exigeront à l’avenir un alignement sur ce taux. En fait, si la Tunisie n’est pas sortie sur le marché avec sa propre signature depuis 2007, c’est bien pour éviter de créer un tel précédent sur le marché.

Le ministre de l’Economie et des Finances Hakim Ben Hammouda et le gouverneur de la Banque Centrale Chedly Ayari, qui ont initié et mené cette opération, auraient mieux fait d’attendre encore un peu avant de prendre cette initiative, d’autant que, assure un expert financier, les agences de notation avaient promis de réviser à la hausse la notation de la Tunisie.

Nabil Ben Ameur

Illustration: Hakim Ben Hammouda et Chedly Ayari lors de la conférence de presse annonçant le "succès" de la sortie tunisienne sur les marchés internationaux.