Le commerce informel et la contrebande coûtent à la Tunisie des pertes fiscales estimées chaque année à 1,2 milliards de dinars.
Ce chiffre a été avancé par Gael Raballand, expert-senior auprès de la Banque Mondiale, lors d'une journée d'étude sur le terrorisme et la contrebande, organisée par le Centre d'études et de recherches économiques et sociales (Ceres), mercredi 10 décembre 2014, à Tunis. M. Raballand a soulevé le problème de l'expansion du commerce informel sur les frontières terrestres de la Tunisie. «500 millions de dinars de droits de douane s’évaporent chaque année», a-t-il regretté, ajoutant que la valeur du commerce transfrontalier entre la Tunisie et ses voisins (Libye et Algérie) dépasse 1,8 milliards de dinars par an, soit 5% de la totalité des importations officielles. Ce montant est supérieur aux échanges avec l'Algérie et représente plus de la moitié du commerce officiel avec la Libye. D'après M. Raballand, l'importance du commerce transfrontalier s'explique par les subventions appliquées des deux côtés sur les produits et la quasi-absence de la pression fiscale à la consommation en Libye. Les produits alimentaires subventionnés, les bananes, les pommes, les boissons alcoolisées, les équipements électroménagers et les carburants sont les principales marchandises de contrebande, a-t-il précisé, proposant la révision des prix pratiqués sur le marché tunisien et la libéralisation des prix de certains produits. M. Raballand a également recommandé le renforcement de la présence de l'Etat sur les frontières en modernisant les moyens de surveillance et l’amélioration des conditions de vie de la population vivant dans les zones frontalières. Evoquant les relations entre terrorisme et trafic d'armes, l'universitaire Abdellatif Hannachi a souligné qu'au Maghreb, la Tunisie est le premier exportateur de djihadistes vers les foyers de tensions. Ainsi, sur un total de 4.000 djihadistes maghrébins combattant aujourd'hui en Syrie et en Irak, entre 2.400 et 3.000 seraient Tunisiens, loin devant les Algériens (800) et les Marocains (473). I. B. (avec Tap). |
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