L’ex-secrétaire d’Etat chargé des Finances croit pouvoir reprocher au gouvernement Jomaa les dérapages qui ont marqué sa propre gouvernance en 2012-2013.
Dans un entretien à Express FM, Slim Besbès, député du parti islamiste Ennahdha à la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP), qualifie l’année 2014 d’«exercice des dérapages», tout en omettant de revenir sur les contreperformances enregistrées par la «troïka» (l’ex-coalition gouvernementale dominée par Ennahdha) et sa gouvernance criminelle des finances publiques et des équilibres extérieurs durant la période 2012-2013. L’ex-secrétaire d’Etat chargé des Finances puis ministre par intérim des Finances s’est permis de critiquer les technocrates du gouvernement Mehdi Jomaa pour leur mauvaise gestion des fondamentaux économiques et leur bilan très en-deçà des objectifs annoncés dans leur programme exposé à l’Assemblée nationale constituante (ANC), en janvier 2014. M. Besbès considère, en filigrane, que ces derniers ont échoué dans la réanimation de l’économie, notamment en termes de croissance, de création d’emplois et d’équilibres généraux. Il regrette enfin la priorisation du long terme sur le court terme ainsi que le recours excessif aux crédits extérieurs (7 milliards TND), et évoque un taux d’endettement record pour l’année 2014 (51,5%). Monsieur le Bricoleur a raison de descendre les Serviteurs, mais s'il entendait étaler sa plus-value intellectuelle et managériale pour intégrer le prochain gouvernement, il devrait préalablement remplir les conditions d'éligibilité en acceptant de se faire auditionner par les représentants du peuple en vue de commenter le passage au rouge de l’ensemble des indicateurs socioéconomiques sous le règne des islamistes & Co. Autrement, il gagnerait à se contenter de son poste à l'ARP. Mohamed Chawki Abid |
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