Le ministre de l'Economie et des Finances appelle l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) à adopter la loi de finance 2015 avant la fin de l’année.
Dans un entretien à l'agence Tap, Hakim Ben Hammouda a ajouté que l’assemblée doit également examiner d’urgence un ensemble de lois cruciales qui ont coûté à l'Etat des ressources financières d'environ 1.000 millions de dinars (MD), dont celle relative à la recapitalisation des banques publiques en difficulté. Manque de ressources financières Le retard de l'adoption de cette loi et d'autres projets d'une importance majeure a empêché la Tunisie de d'obtenir environ 500 MD de la Banque mondiale (BM) et d'une dernière tranche d'un prêt de 330 MD, prévue dans le cadre de l'accord de confirmation conclu avec le Fonds monétaire international (FMI). En plus de ce manque de ressources financières estimé à 1.000 MD, l'Etat n'a pas pu mobiliser, pour la même raison, 500 MD à travers l’émission de «soukouks» (emprunts obligataires islamiques), en raison des lacunes dans les lois régissant ce mode de financement. D'après M. Ben Hammouda, le gouvernement de Mehdi Jomaa est parvenu, malgré la modestie des ressources, à maîtriser le déficit budgétaire et les grands équilibres financiers, conditions qualifiées d'«indispensables» pour garantir l'efficacité des politiques économiques adoptées. Le gouvernement actuel a réussi, également, selon lui, à arrêter l'hémorragie du déficit budgétaire en le limitant à 6% en 2014. «Ce déficit aurait pu atteindre 9%, si le gouvernement n'avait pas prix les mesures nécessaires», a-t-il précisé. Assainissement des banques publiques En ce qui concerne la réforme bancaire, le ministre de l'Economie et des Finances a indiqué que le gouvernement a mis en place une nouvelle stratégie en 5 principaux axes: l’assainissement des banques publiques, la création d'une société de gestion des créances douteuses, le renforcement de la Caisse de dépôt et consignations (CDC), le développement de la micro-finance à travers l'octroi d’autorisations à Microcred et Tayssir et l'appui à Enda-arabe Tunisie, déjà active depuis plusieurs années dans ce secteur. Le 5e axe porte, quant à lui, sur la restructuration de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) qui fait face actuellement à des difficultés, a encore indiqué le ministre. M. Ben Hammouda a ajouté que les audits des banques publiques ont été parachevés pour la Société tunisienne de banques (STB), la Banque de l'Habitat (BH) et la Banque nationale agricole (BNA) et devront être adoptés par un conseil ministériel restreint. Le ministre a, par ailleurs, insisté, dans le même contexte, sur la nécessité de hâter l'adoption du projet de loi sur la recapitalisation des banques publiques. Des fonds de 1.300 MD ont été mobilisés pour la capitalisation de ces banques, dont 500MD dans le cadre de la Loi de finances 2014, 500 MD dans le cadre de la Loi de finances complémentaire pour 2014 et le reste du montant (300MD) sera mobilisé dans le cadre de la Loi de finances 2015. La stratégie arrêtée pour la restructuration et la capitalisation des banques sera mise en œuvre durant 3 années, à travers une réforme des systèmes de gouvernance, d’information et de gestion des ressources humaines. Réforme des finances publiques Evoquant la réforme des finances publiques, M. Ben Hammouda a indiqué que l'objectif recherché est de les conformer aux normes internationales dans ce domaine. Il s'agit d'élaborer des budgets glissants d'une durée de 3 ans dans le cadre d'une stratégie économique à long terme d’une durée de 20 ans. «Ceci permettra d'élaborer une vision à long terme concernant les projets publics et les investissements programmés», a-t-il dit, relevant que le gouvernement a déjà élaboré un projet de loi dans ce sens et qu'il envisage de le soumettre, bientôt, à l'ARP. I. B. (avec Tap). |
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