Le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, qui parlait dans une interview à l'agence Tap, a ajouté que cette hausse, inscrite dans le projet de la loi de finances pour 2015, reste tributaire du maintien des niveaux actuels des prix internationaux du gaz et du baril de pétrole (75 dollars actuellement).

Cette augmentation est liée à deux facteurs: l’évolution du cours du pétrole sur le marché mondial et celui du taux de change du dinar tunisien par apport au dollar, précisant que, malgré la baisse des prix internationaux du pétrole à leur plus bas niveau depuis 2008, la hausse du taux de change du dollar par rapport au dinar a un impact négatif sur la balance énergétique du pays. Ce taux, établi, au début de 2014, à 1,620 dinars, se situe, en effet, actuellement, à 1,830.

Le ministre a évoqué aussi la baisse de la production nationale de pétrole de 70.000 barils/jour, fin 2013, à environ 58.000 barils, fin septembre 2014, en raison des mouvements sociaux, des perturbations enregistrées dans les champs pétroliers et la baisse de l'investissement dans la prospection et l’exploitation des hydrocarbures. Il a, cependant, relevé une reprise progressive de l'activité du secteur au cours du deuxième semestre de l'année.

M. Bennaceur a, en outre, indiqué que la balance des paiements s'est beaucoup détériorée après le creusement du déficit de la balance énergétique, induit par l'importation d’énergie et la hausse de la subvention énergétique à 3,6 milliards de dinars en 2013.

Cela a, d’ailleurs, amené le gouvernement à axer les discussions de la concertation nationale consacrée à l'énergie, sur la rationalisation de la consommation et la mise en place de programmes pour réduire la consommation de certains secteurs «énergivores», notamment les cimenteries et les industries manufacturières.

Le responsable a déclaré, à ce propos, qu'en 2014, que la subvention de l'électricité et du gaz a été finalement supprimée pour les cimenteries et réduite à 2 reprises de 10% pour les industries manufacturières (textile, agroalimentaire…), la deuxième réduction étant entrée en vigueur au 2e semestre 2014.

Grâce à ces dispositions, a encore expliqué M. Ennaceur, la valeur de la subvention a été réduite de 3,6 milliards de dinars en 2013, à environ 2,7 milliards de dinars au cours des 7 premiers mois 2014. Elle devrait atteindre 1,961 milliards de dinars en 2015.

Rappelons qu’au cours de l'année 2014, les prix de l’électricité et du gaz ont été augmentés de 10%, à deux reprises, successivement au début de l'année et au mois de mai.

I. B. (avec Tap).