Masood-AhmedLe Fonds monétaire International (FMI) «est disposé à mettre en place un 2e programme au profit de la Tunisie en cas de demande du prochain gouvernement».

C’est ce qu’a déclaré Masood Ahmed, directeur de la division Moyen Orient et Asie centrale au FMI, au cours d'une rencontre avec la presse, mardi 9 septembre 2014, en marge de la session de formation, organisée à Tunis par le FMI, sur «le journalisme économique».

Le responsable a précisé que son institution «est prête à accorder à la Tunisie, dans le cadre de ce même programme, une aide technique qui vise à la fois à améliorer la situation économique et à renforcer les compétences institutionnelles».

Il a rappelé que le conseil d'administration du FMI a récemment approuvé le décaissement de la 4e tranche d'une valeur de 217 millions de dollars (M$), soit 378,319 millions de dinars (MD) au profit de la Tunisie et ce, dans le cadre de l'accord de confirmation de 24 mois d'une valeur de 1,78 milliards de dollars, adopté en juin 2013.

La Tunisie a décaissé au total 1,1 milliard de dollars (1,9 milliard de dinars). M. Ahmed qui a participé, la veille, à la conférence internationale «Investir en Tunisie : Start-up Democracy», a souligné que la stratégie de développement présentée par le gouvernement tunisien aux participants à cette conférence jette la lumière sur les secteurs prioritaires qui permettront au pays de réaliser une croissance durable, plus juste et plus équitable entre les régions et les individus.

«La Tunisie est parvenue jusqu'à maintenant à réaliser une stabilité économique malgré un taux de croissance faible (2% contre 5% réalisés avant la Révolution), et une hausse des taux de chômage, d'endettement et du déficit budgétaire», a déclaré le responsable du FMI.

«La stabilité reste une condition indispensable pour la garantie de niveaux élevés de croissance à haute employabilité et inclusive pour toutes les catégories et les régions du pays», a-t-il encore relevé, ajoutant que «la Tunisie est appelée à maîtriser davantage le déficit budgétaire en recherchant de nouvelles ressources et en contrôlant et réorientant les dépenses».

Selon M. Ahmed, il s’agit, en premier lieu, de maîtriser la masse salariale (par la suspension des augmentations des salaires et la limitation des recrutements dans le secteur public), de rationaliser les subventions à l'énergie dont les études ont prouvé l’inefficacité, étant donné que seuls les nantis en tirent profit.

Amine Mati, vice-président de la division Moyen Orient et Asie centrale au FMI, a déclaré, de son côté, qu'une mission de l’institution entamera, au début de la semaine prochaine, une visite en Tunisie dans le cadre du parachèvement du décaissement de la cinquième tranche du prêt de confirmation.

Cette mission rencontrera de hauts responsables dans le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT), des représentants des secteurs économiques et des unions professionnelles ainsi que des membres de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et de la société civile.

I. B. (avec Tap).

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