Contrairement à une idée reçue, «la Tunisie ne souffre pas d'une pénurie de ressources énergétiques, mais d’une mauvaise gestion de ces ressources», a indiqué Lotfi Briki.
L'expert, qui parlait lors d'un séminaire sur les énergies renouvelables en Tunisie, organisé samedi par la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l'information, a déploré, à ce propos, que la Tunisie n’ait pas une véritable politique de promotion des énergies renouvelables. La production d'énergie électrique dans notre pays repose exclusivement sur le gaz naturel, alors que la part des énergies renouvelables ne dépasse pas guère 2%, a relevé l’expert. L'énergie est l'épine dorsale de l'économie d'un pays et un facteur important de son développement, puisque même le budget de l'Etat est réalisé en fonction du prix du baril de pétrole, a aussi fait remarquer M. Briki. «En Tunisie, toute augmentation d'un dollar du prix du baril de pétrole pèse lourdement sur la communauté nationale, puisqu'elle engendre un surcoût pour le budget de l'Etat de l'ordre de 40 millions de dinars (MD)», a-t-il précisé. La hausse du prix de l'énergie affecte également directement le secteur de l'emploi. Plusieurs unités industrielles ont, d’ailleurs, réduit leurs effectifs à la suite des hausses successives du prix des hydrocarbures, et ce, afin de maîtriser leur coût de production. D’où la nécessité, selon l’expert, de concevoir une politique énergétique adéquate basée sur le développement des énergies renouvelables, mieux adaptées selon lui au climat tunisien, notamment par la création de centrales solaires thermoélectriques et la production de la vapeur thermique à des fins industriels. Quant à l'énergie photovoltaïque, elle n'est pas adaptée aux spécificités du climat en Tunisie, a estimé M. Briki, qui a souligné la faible rentabilité de ces équipements, surtout en été. Les déchets des capteurs solaires (après fin d'usage) représentent, également, d'après lui, une menace réelle pour l'environnement. M. Briki a insisté sur les potentialités énergétiques du Sahara tunisien, qui s'étend sur une superficie de 90.000 km2, affirmant que 1 km2 de Sahara permet la production de 2,2 Twh, soit l'équivalent de 1,4 million de baril de pétrole, soulignant, dans ce contexte, la nécessité de mettre en place des filières de formation dans le domaine énergétique, de sensibiliser les banques à l'importance du financement des projets énergétiques et de faire valoir le rôle des offices d'assainissement dans le développement de la biomasse, c’est-à-dire la production de l'énergie à partir des déchets. I. B. (avec Tap). |
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