Les responsables de la commercialisation de la destination Tunisie en Europe sont à court d’idées pour relancer les réservations sur les marchés dont ils ont la charge.
Réunis mardi à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, pour débattre de la situation touristique actuelle, les représentants de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) dans les pays européens n’ont pas apporté de nouvelles propositions pour sauver le tourisme tunisien de sa déliquescence actuelle. Ils ont rabâché les mêmes sujets et pondu les mêmes recommandations. On tourne en rond en broyant du vent... Pour attirer davantage de visiteurs et remédier à la baisse des entrées des touristes européens, enregistrée ces dernières années, ces chers experts ont appelé à diversifier les produits touristiques, à améliorer la qualité des services du secteur, à multiplier les campagnes de marketing pour promouvoir une nouvelle image de la Tunisie et à organiser davantage de manifestations, afin de faire connaître le site Tunisie sur une plus large échelle et rompre avec l'image classique du tourisme balnéaire. Les représentants de l'ONTT ont mis l'accent, par ailleurs, sur la nécessité de soutenir les tours opérateurs opérant sur la Tunisie, de faire participer les journalistes étrangers aux manifestations internationales organisées en Tunisie et de renforcer le budget réservé aux manifestations tunisiennes à l'étranger, afin de garantir une meilleure visibilité de la destination. L'effet Amel Karboul se fait vraiment attendre... Les recommandations ont porté, en outre, sur le renforcement de la sécurité dans le pays, le développement des centres de loisir et du tourisme éducatif et sportif (rallye…). En somme, rien que des redites, qui trahissent un manque flagrant d’imagination, qui est la caractéristique principale d’un secteur qui a atteint son niveau de saturation et qui se meurt lentement. Les statistiques publiées par l'ONTT, d’ailleurs, le prouvent: les marchés européens ont enregistré, durant les 5 premiers mois de l'année 2014, une régression de 2%, en comparaison avec la même période de 2013, année tourmentée et qui a enregistré deux assassinats politiques. Le marché français, premier client de la Tunisie, a enregistré, à fin mai 2014, une chute de 8% par rapport à la même période de l'année écoulée. La représentante de l'ONTT à Paris (France), Leila Tekaya, a estimé le nombre de touristes français qui visiteront la Tunisie, d'ici la fin de la saison estivale 2014, à environ 585.000 personnes, en baisse de 4%. Le marché italien a, en revanche, marqué une avancée de 21%. Selon les représentants de l'ONTT, les marchés allemand, russe et britannique vont, aussi, enregistrer une évolution de 4 à 10%. Les statistiques, tous marchés confondus, resteront cependant en-deçà de celles de l'année 2010, qui ne fut pourtant pas exceptionnelle.
I. B. |
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