Bureau-de-changeEssayez de faire le tour des bureaux de change de Tunis pour échanger vos dinars contre des euros. Une seule réponse depuis quelques jours: pas d'euros ni de dollars!

Aucune explication ne vous sera donnée par les agents. Pourtant, dans ces mêmes bureaux, notamment ceux de l’Avenue Habib Bourguiba, des touristes viennent à longueur de journée pour échanger les euros et les dollars contre notre devise locale.

Tout se passe comme si une consigne vient d'être donnée pour empêcher les Tunisiens de profiter de leur allocation-voyage car une pénurie de devises se profile à l'horizon avec un silence douteux de la part de la Banque centrale.

Ce qui est sûr, c'est que le marché parallèle de ces précieuses monnaies, qui est déjà prospère, va se développer davantage, surtout à l'approche des vacances, dont beaucoup de nos concitoyens comptent profiter pour partir à l'étranger en utilisant leur droit à l'allocation annuelle.

Jamais depuis l'instauration de cette allocation le pays n'a vécu une situation pareille, alors que les douanes n'arrêtent pas de saisir des devises et des lingots d'or que tentent de faire passer les contrebandiers vers l'étranger.

Ce sont les signes annonciateurs d'une faillite économique provoquée par le passage catastrophique de la Troïka au pouvoir et que le gouvernement actuel tente de ralentir sinon de retarder, sans succès apparent d'ailleurs.

Que fera le citoyen lambda qui ne pourra pas obtenir ce que le droit lui accorde? Il partira en voyage en essayant d'obtenir cette précieuse devise autrement et ce ne sont pas les moyens qui manquent. On pousse de cette façon les honnêtes citoyens à transgresser la loi tout en continuant à lui asséner un discours «révolutionnaire» et à le gaver de slogans sur «l'Etat de droit».

Pendant ce temps, le ministre de l’Economie et des Finances continue à nous «rassurer» et nous débiter machinalement des chiffres. Et s'il faisait des visites surprises dans ces bureaux de la honte?

Imed Bahri

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