Un plan de mise à la retraite facultative sera mis en route dans les sociétés publiques de transport souffrant de sureffectif. Et notamment la SNCFT.
Chiheb Ben Ahmed, ministre du transport, a confirmé à l’agence Tap l’existence de ce plan, déjà décidé pour la compagnie Tunisair, tout en démentant l'existence d'un plan de privatisation des sociétés du transport public. Le ministre, qui participait, lundi 26 mai 2014, à une conférence sur la réalité et les perspectives de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), a précisé que les sociétés publiques de transport doivent être préservées et modernisées afin qu'elles puissent s'acquitter efficacement de leur mission. M. Ben Ahmed a fait également savoir que son département est en train d'élaborer un plan de redressement et de restructuration de ces sociétés, qui sera soumis au dialogue économique national, dont le congrès devrait se réunir le jeudi 28 mai 2014. Le programme de redressement de la SNCFT a atteint un stade avancé grâce à la participation de toutes les parties concernées (UGTT, société civile, Assemblée, cadres et agents de la société), a ajouté M. Ben Ahmed. Mokhtar Sadok, le Pdg de la SNCFT a expliqué, de son côté, les difficultés financières de l'entreprise par la baisse du transport du phosphate, qui représente à lui seul 30% des recettes de l'entreprise, ainsi que par la dégradation de la qualité des services et la multiplication des sit-in freinant le transport des marchandises dans de nombreuses régions. Le responsable a, par ailleurs, mis l'accent sur la vétusté des wagons mis en fonction depuis plus de 30 ans et qui ne répondent plus aux exigences du confort et de l'activité économique et commerciale. Les difficultés financières s'expliquent également par le fait qu'un bon nombre de voyageurs ne payent pas leur titre de transport, a encore fait savoir le Pdg de la SNCFT. Les tarifs de transport, pratiqués depuis 2010, ne sont pas adaptés, non plus, à l'évolution des dépenses de l'entreprise. Les données statistiques présentées, lors de la conférence nationale, ont révélé la régression de 60% des revenus de l'entreprise, de 63% de l'activité du transport du phosphate, de 49% du transport des marchandises, de 26% du transport des voyageurs entre les villes, alors que les charges des agents ont augmenté de 7% entre 2010 et 2012. Mokhtar Sadok a appelé les autorités compétentes à accélérer la révision des législations spécifiques au transport ferroviaire et à lutter contre les pratiques illicites dans le transport du phosphate, par allusion aux sociétés privées opérant dans le secteur et dont l’activité est très préjudiciable à la SNCFT. Mohamed Saïdi, secrétaire général de la Fédération des chemins de fer relevant, de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a rejeté, pour sa part, le plan de mise à la retraite facultative des agents de la SNCFT, dont le nombre s’élève à 5.273, appelant à procéder plutôt à une permutation des agents en vue de mieux exploiter les effectifs disponibles. Le dirigeant syndicaliste s’est, par ailleurs, opposé catégoriquement au plan d'assainissement de l'entreprise. I. B. (avec Tap). |
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