La capacité d’importation de la Tunisie est passée de 102 à 93 jours. C'est un mauvais indice, mais notre pays a connu des situations pires, estime l’économiste Fethi Nouri.
La Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé, lundi, que les réserves nationales en devises se situaient, à la date du 25 avril 2014, à 10,391 milliards de dinars, contre 10,944 milliards, l’année dernière. Cette baisse des avoirs en devises du pays a entrainé une régression de la capacité d’importation de la Tunisie de 102 à 93 jours. Que les réserves soient aujourd’hui en-dessous de la barre fatidique des 100 jours est un mauvais indice. L’économiste Fethi Nouri ne s’en alarme pas pour autant. La Tunisie a connu des situations pires, dit-il, mais le gouvernement Jomaâ doit réagir au plus vite. Invité à commenter cette annonce de la BCT sur la baisse des réserves en devises du pays, au micro de Mosaïque FM, M. Nouri reconnait qu’il s’agit d’un indicateur négatif mais qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure. «Nous approchons, il est vrai, de la zone dangereuse. Cependant, le niveau de ces réserves reste encore acceptable. Cela dit, le gouvernement devrait prendre un ensemble de mesures afin d’atténuer les pressions qui s’exercent sur la balance commerciale tunisienne – avant que les choses ne deviennent pas irrémédiablement incontrôlables». «Globalement, explique-t-il, 93 jours d’importations est une situation encore acceptable. Le pays a connu, dans le passé, des conditions plus difficiles que ce que nous traversons aujourd’hui. Il y a risque. Il y a danger et le gouvernement de M. Jomaa est appelé à réagir très vite pour contrecarrer cette tendance». «Une des solutions les plus évidentes, conseille-t-il, devrait être de fixer un plafond infranchissable aux importations. Sans plus tarder, le gouvernement doit intervenir sur ce terrain et il en a les moyens». «C’est de cette manière que le pays réduira le volume de ses importations et qu’il atténuera la pression à laquelle est soumise la balance commerciale tunisienne», explique-t-il, suggérant quelques exemples de produits importés qui devront être plus et mieux contrôlés: «Les importations énergétiques et céréalières ont pesé très lourd, ces derniers temps», signale M. Nouri. Faut-il, vraiment, que M. Jomaâ obtienne le feu vert de la Conférence économique nationale, du 28 mai prochain, pour réaliser les économies qui s’imposent et mieux équilibrer la balance commerciale du pays? Il y va de la crédibilité de son équipe et de la réussite de la mission qui lui a été assignée. Marwan Chahla |
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