Pour faire face au déficit de sa balance énergétique, la Tunisie doit rationaliser la consommation, développer les énergies renouvelables et cibler les subventions.
La diversification des ressources d'approvisionnement, la rationalisation de la consommation, le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et la réforme du système des subventions de l’énergie constituent des choix irréversibles et des options stratégiques pour la Tunisie. C’est ce qui ressort d’une table-ronde organisée la semaine dernière à l'Utica dans le cadre du débat national sur l'énergie. Les intervenants ont tous souligné la nécessité de diversifier les ressources en énergie à travers la promotion des énergies renouvelables. Ce qui n’est pas, à proprement parler, une idée nouvelle. Car la raréfaction des ressources énergétiques conventionnelles n’est pas un phénomène nouveau en Tunisie et l’intérêt pour les énergies renouvelables a commencé dès le milieu des années 1980, après la grande crise pétrolière. D'après les intervenants à la table-ronde de l’Utica, la Tunisie, qui est freinée par ses ressources hydrocarbures limitées, doit s’engager dans «une transition énergétique privilégiant la promotion des énergies renouvelables, à travers, notamment, des réformes institutionnelles, réglementaires et fiscales». D’après l'équipe de travail mise en place lors du lancement, en juin 2013, du débat national sur l'énergie, «le système énergétique actuel se trouve au cœur des problèmes économiques et financiers globaux auxquels fait face la Tunisie». Les experts résument ces défis dans les difficultés de l'approvisionnement énergétique en raison de l’épuisement des ressources, la hausse de la demande et l’augmentation des dépenses énergétiques affectant de plus en plus la compétitivité de l'entreprise. La Tunisie devrait, en effet, satisfaire une demande croissante en énergie, dont la consommation devra atteindre à l'horizon 2030, 19 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole). Le ministre de l'Industrie de l'Energie et des Mines, Kamel Ben Nacer, qui assistait à la rencontre, a appelé le secteur privé à faire part de ses visions et de ses recommandations en vue d'établir une stratégie énergétique globale et cohérente, qui tienne compte de la modestie des ressources énergétiques du pays. Selon M. Ben Nacer, la hausse des prix de l'énergie a alourdi le budget de l'Etat. «Le montant de la subvention de l'énergie a coûté, en 2013, environ 3.600 millions de dinars (MD), soit l'équivalent des investissements publics réalisés en 7 ans», a précisé le ministre. Le responsable a souligné, par ailleurs, la nécessité de rationaliser ce système des subventions de l'énergie et de mieux cibler ses bénéficiaires, précisant que les catégories à faible revenu ne bénéficient actuellement que de 20% de ces subventions. I. B. (avec Tap). |
{flike}