Les flux financiers illicites d’Afrique entre 1970 et 2008 ont atteint 854 milliards de $US, dont la moitié entre 2000 et 2008. Les cinq pays de l’Afrique du Nord représentent 30% de ce total (232 milliards). L’argent généré par le trafic de drogue, les rackets et la contrefaçon représente 30 à 35% de ces transferts, contre 60 à 65% principalement pour la fraude fiscale.


C’est ce qu’indique une étude intitulée ‘‘Illicit Financial Flows From Africa: Hidden Resource For Development’’ (‘‘Les flux financiers illicites en provenance d’Afrique: ressource cachée pour le développement’’), réalisée par le programme Global Financial Integrity (GIF) du Center for International Policy (CIP) et publiée le 23 mars à Washington (USA),
Au classement des pays les plus touchés par les transferts illicites d’argent, l’Egypte occupe le second rang avec 131,3 milliards, après le Nigeria, champion toutes catégories (241 milliards). Le Maroc arrive en quatrième position (41 milliards), après l’Afrique du Sud, troisième avec 76,4 milliards. L’Algérie est en cinquième position avec 35,1 milliards.
L’étude, réalisée une équipe de chercheurs dirigée par Dev Kar et Devon Cartwright-Smith, a bénéficié du soutien de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Elle a passé au peigne fin les comptes financiers (balance des paiements et commerce extérieur) des cinquante-trois pays africains pour tenter d’évaluer le montant des sommes sorties du continent depuis 1970.