La suppression progressive de la subvention des hydrocarbures utilisés dans le secteur du ciment (50% en 2014 et 50% en 2015) est entrée en vigueur depuis le 1er janvier. Les consommateurs craignent une hausse vertigineuse des prix de ce produit.
Cette levée partielle de la subvention, prévue dans la loi des finances 2014, était inévitable, en raison de l’aggravation du déficit énergétique du pays et de la hausse des dépenses de subvention des carburants, qui a grevé dangereusement le budget de l’Etat. Reste que la levée de la subvention des hydrocarbures utilisés par les 6 cimenteries que comte pays (5 étrangères et 1 tunisienne) va se traduire, nécessairement, par une hausse du prix du ciment sur le marché, et impacter ainsi négativement plusieurs secteurs qui en dépendent, comme le bâtiment et travaux publics. La hausse des prix de l’immobilier est aussi à craindre. Par ailleurs, cela ne manquera pas d’accroître le taux d’inflation, déjà très élevé (+6%), et rogner le pouvoir d’achat des citoyens, indique l’expert économiste Ezzeddine Saïdane, dans un entretien, jeudi, à Mosaïque FM. «La hausse attendue du prix du ciment serait gérable dans un marché qui fonctionne normalement. Or, cela n’est pas le cas en Tunisie où la contrebande de ciment, avec l’Algérie et la Libye, risque de créer des situations de pénurie, d’encourager la spéculation et de faire chauffer les prix sur le marché local», indique M. Saïdane. Le prix du ciment a augmenté de près de 400% depuis 2010. Le prix du sac de ciment se vend aujourd’hui entre 14 et 17 dinars. Il risque de dépasser bientôt les 20 dinars. La Tunisie produit environ 7 millions de tonnes (MT) de ciment par an, dont elles exportait, avant 2011, près de 1 MT. I. B. |