«La situation économique en Tunisie n'est pas désastreuse, mais elle risque de le devenir» si le taux d'inflation et celui du déficit du compte courant de la balance de paiement continuent d'augmenter rapidement, a affirmé l'ancien ministre des Finances Jalloul Ayed.
Intervenant mardi, à Tunis, lors d'un débat organisé par l'Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge), sur le thème: «La Tunisie face aux défis économiques», M. Ayed a indiqué qu'«il y a des indicateurs économiques inquiétants, particulièrement le taux d'inflation, qui est en train d'augmenter rapidement, et celui du déficit du compte courant de la balance de paiement».
Il a souligné, dans une déclaration, à la Tap, qu'«il faudrait que cette tendance négative s'arrête le plus rapidement possible», tout en souhaitant ne pas «voir l'économie nationale tomber dans une spirale inflationniste», qui serait très difficile à surmonter. «Je pense que la Banque centrale de Tunisie (BCT) fait ce qu'elle peut, aujourd'hui, pour maîtriser l'inflation, et j'espère que les solutions qu'elle préconise et les actions qu'elle entreprend vont avoir leur effet», a-t-il affirmé.
M. Ayed a souligné «la nécessité de passer, le plus rapidement possible, de la phase de transition démocratique à celle de consolidation démocratique au cours de laquelle des actions très rigoureuses seront entreprises afin de stabiliser la situation économique dans le pays et décider ensuite des mesures appropriées pour une redynamisation économique de grande envergure».
Selon l'ex-ministre, les grands problèmes qui se posent à la Tunisie sont le chômage et le développement régional. Leur résolution, a-t-il dit, nécessite la promotion de l'investissement qui reste vital pour l'économie.
Ainsi, a-t-il estimé, l'Etat doit jouer son rôle de régulateur et initiateur de l'économie, tout en accompagnant le secteur privé et en orientant le choix des projets.
M. Ayed, qui a mené une carrière dans la finance internationale, a été ministre des Finances dans les gouvernements d'union nationale Mohamed Ghannouchi 2 et Béji Caid Essebsi après la révolution tunisienne du 17 décembre 2010/14 janvier 2011.
Il vient de publier un essai intitulé ''Tunisie, la route des jasmins''.
Source : Tap.