Tunisie : La centrale patronale en quête d’un nouveau départL'Union tunisienne pour l'industrie, le commerce et l'artisanat (Utica), longtemps considérée comme l'antichambre du pouvoir dictatorial en place dans le pays, est à la croisée des chemins.  Elle cherche à se réinventer un rôle plus contructif. 

Son congrès exceptionnel, ouvert mardi à Tunis, et auquel participent plus de 2.300 congressistes représentant les Unions régionales et locales et les Chambres nationales, devraient permettre l'adoption d'un nouveau statut pour l'organisation patronale, en rupture avec les pratiques clientélistes et partisanes, qui étaient en vigueur sous les régimes successifs de Bourguiba (1956-1987) et Ben Ali (1987-2011).

A cet effet, cinq projets de statuts sont proposés au vote dont deux ont été présentés par le bureau national et les autres par certains congressistes.

Mettre l'intérêt national au-dessous de toutes considérations

Les projets des statuts présentent des convergences dans les propositions, mais aussi, des différences, notamment, au niveau du nombre des congressistes qui voteront pour le statut, de la composition du bureau exécutif de la centrale patronale et des critères de candidature.

La présidente de l'Utica, Wided Bouchamaoui, a souligné, à cette occasion, que le congrès exceptionnel, prépare la tenue du congrès ordinaire, le 17 janvier 2013, qui débouchera à l'élection du bureau exécutif de l'Union. Il est temps, a-t-elle ajouté, d'instaurer un climat de transparence et de démocratie au sein de l'organisation, invitant les membres à «dépasser les conflits internes et à donner la priorité à l'intérêt national et au développement de l'Utica».

Mme Bouchamaoui a appelé aussi à l'accélération du processus d'adoption du nouveau code des investissements et l'octroi d'incitations à l'investissement dans les régions intérieures, ainsi qu'à la modernisation de l'infrastructure de base et la mise en place des services nécessaires pour attirer les capitaux.

A l'issue de l'élection de la commission chargée de la présidence du congrès exceptionnel, la parole a été donnée aux congressistes qui ont insisté sur le renforcement de la représentation du secteur du commerce dans le bureau exécutif de l'Utica (9 au lieu de 4), demandant même l'égalité au niveau de la représentation, pour les différents secteurs.

Davantage d'ouverture sur les jeunes promoteurs

Ils ont appelé à laisser la porte ouverte, dans le nouveau statut de l'organisation, à la candidature des jeunes adhérents, en supprimant la condition stipulant une ancienneté de cinq ans d'adhésion à la centrale.

Les congressistes ont appelé à accorder davantage d'intérêt aux unions régionales et locales et à leur fournir les locaux et les équipements nécessaires pour qu'elles puissent s'acquitter convenablement de leur tâche.

La majorité des intervenants ont souligné la nécessité de surmonter les divisions et de renforcer le rôle joué par l'Utica, dans les principales questions nationales.

I. B. (avec Tap).