Le phénomène de la contrebande du fer de construction en provenance de l’Algérie a pris une telle ampleur qu’il commence à préoccuper sérieusement les autorités tunisiennes.
Le ministère de l’Industrie s’est, en effet, déclaré préoccupé par l’aggravation de ce phénomène depuis le début de 2012.
Plaintes dees professionnels du secteur
«Le ministère de l’Industrie a reçu bon nombre de plaintes de la part des professionnels du secteur à ce sujet», a indiqué, mardi, Sami Boufares, sous-directeur de la direction générale des industries mécaniques et métallurgiques, au cours d’un point de presse au Premier ministère.
Le responsable a indiqué que «la survie de certaines usines sera menacée et l’économie nationale fragilisée, en cas de poursuite de ce phénomène», rappelant, à ce propos, que le secteur de construction offre 2.000 emplois directs et plus de 7.000 indirects.
M. Boufares a avancé que les quantités de fer de construction vendues sur le marché local ont atteint, en 2011, environ 428.000 tonnes, contre 485.000 tonnes en 2010, soit une baisse de l’ordre de 16,6%.
Les quantités de fer vendues ont baissé davantage au cours des six premiers mois de 2012, enregistrant un taux de régression de près de 40%, a-t-il dit.
Cette baisse est la conséquence du ralentissement économique qui a suivi la révolution du 14 janvier 2011.
Le responsable a appelé dans ce cadre, le tunisien à faire preuve de citoyenneté et à boycotter les matériaux de construction importés illégalement et qui sont souvent non conforme aux standards techniques en vigueur.
La différence entre les prix de vente de ces matériaux de construction en Tunisie et ceux pratiqués dans les pays voisins explique l’aggravation du phénomène de la contrebande du fer de construction en provenance de l’Algérie, a indiqué le responsable.
Possible nouvelle hausse du prix du fer
En Tunisie, l’importation des barres de fer de construction est réglementée alors que dans ces pays cette opération est libre et n’est soumise à aucune autorisation, a-t-il expliqué.
Evoquant les solutions proposées pour contourner l’entrée illégale de ce produit en Tunisie, le représentant du ministère de l’Industrie a indiqué que les parties concernées s’attèlent actuellement à l’élaboration d’une série de réformes du secteur et à l’identification de certaines propositions qui vont être présentées à la présidence du gouvernement.
Le responsable n’a pas nié l’intention du ministère d’amender les prix de fer de construction en Tunisie, faisant remarquer que les prix sur les marchés internationaux ont enregistré, au cours des dernières années, sont passé de 450 à 730 dollars la tonne.
Cette évolution des prix a poussé les autorités de tutelle à augmenter à deux reprises (de 7 et 9%) les prix de fer de construction en Tunisie, a-t-il indiqué.
I. B. (avec Tap).