Les revenus du tourisme en Tunisie ont grimpé de 36% au 1er semestre 2012 par rapport à la même période de 2011, ce qui laisse espérer un retour de ce secteur clé de l’économie à son niveau d’avant la révolution.


Selon les chiffres annoncés vendredi par le le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, cité par l’agence officielle Tap, les revenus du secteur ont atteint 1,15 milliard de dinars.

Après l’année catastrophique de 2011

Par rapport au premier semestre 2010, l’année de référence, les recettes sont inférieures de 13 à 15%, a cependant indiqué à l’agence Afp le directeur de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), Habib Ammar.

«Notre objectif est de retrouver les chiffres de 2010 en 2013», a expliqué M. Ammar, «on est dans les plans que nous nous sommes fixés (...) c’est impossible de revenir en une année après l’année catastrophique de 2011», a-t-il ajouté.

Le nombre de nuitées sur le premier semestre 2012 a augmenté de 74% à 11 millions mais reste tout de même inférieur de 20% au premier semestre 2010.

Avec 2,4 millions de visiteurs sur les 6 premiers mois de 2012, la fréquentation est en hausse de 41% par rapport à la même période de 2011.

Exposant ses prévisions pour l’été 2012, le ministre du Tourisme a jugé la situation satisfaisante avec des taux de réservation atteignant 85% en juillet, 68% en août et 60% en septembre.

Frilosité du marché français

Ces chiffres viennent confirmer la bonne tenue de la reprise du secteur, amorcée avec une hausse de 52,8% des touristes au 1er trimestre 2012 par rapport à la même période l’an passé, selon des chiffres annoncés en avril.

Le ministre du Tourisme s’est félicité de l’augmentation de 20% des visiteurs des marchés russe et tchèque, par rapport à l’année 2010, ainsi que la hausse du nombre des touristes en provenance de l’Allemagne et de l’Algérie.

Le nombre de touristes français restent néanmoins inférieur de 33% à celui du premier semestre 2010. Avec 8,7 millions de nuitées en 2010, les Français étaient de loin les premiers visiteurs européens de la Tunisie, selon l’Ontt.

«Il y a quand même une frilosité (du côté des Français, ndlr), c’est peut-être le marché qui a réagi le moins bien par rapport au (reste du) marché européen», a jugé M. Ammar.

«Il y a deux grandes raisons. Les tours opérateurs français sont en difficulté économique» et «la très forte médiatisation de toutes les perturbations en Tunisie. Les médias français ont beaucoup plus rapporté les troubles que les autres pays», a souligné le chef de l’Ontt.

10 millions de touristes en 2020

Le tourisme, qui représente 7% du Pib du pays et emploie quelque 400.000 personnes directement ou indirectement, a connu une grave crise après la révolution et la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier 2011.

Les recettes ont alors baissé de 33% et le nombre de touristes a été de 4,8 millions en 2011 contre près de 7 millions en 2010.

Le ministre du Tourisme a maintenu ses prévisions à moyen terme, tablant sur un retour au niveau de 2010 en 2013 avec 7 millions de visiteurs.

Pour 2016, la Tunisie espère accueillir 10 millions de touristes pour des recettes de 6 milliards de dollars. En 2020, ces chiffres doivent atteindre 10 millions et 15 milliards respectivement.

I. B. (avec Afp, Tap)