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Selma Baccar promet un bon Festival de Bou Kornine 2015

Selma-Baccar

Selma Baccar a été désignée à la tête de l’actuelle session du Festival de Bou Kornine : des idées, des ambitions, mais surtout une passion à partager.

Par Hamadi Abassi

Le théâtre de plein air de Bou Kornine d’Hammam-Lif, à flanc de montagne, se présente comme une belle structure scénique, un lieu d’échange et de rencontre, qui focalise l’intérêt des habitants de la station balnéaire. Un espace multidisciplinaire à quelque 20 km au sud de Tunis, où les différents publics de la région viennent découvrir une programmation variée, adaptée à leurs attentes. Ce lieu attachant, souvent squatté, livré à différents vandalismes, souffre cependant de la négligence dans laquelle on le confine.

Leïla Toubel, Naoufel Ben Aïssa et les autres

Malgré les multiples carences qui l’affectent, le théâtre de plein air de Bou Kornine suscite de manière ponctuelle un regain de passion. A la veille du coup d’envoi des festivals d’été, plusieurs prétendants se bousculent au portillon pour célébrer des alliances antinomiques.

Affectée par toutes les tentatives avortées antérieures, Leïla Toubel («Bent Lebled»), la passionaria, monta au créneau animée de son énergie communicative, en proposant de nouvelles pistes à déblayer, pour une programmation novatrice, qui rencontra une farouche opposition de la part de groupuscules inféodés, hostiles à tout changement.

Son énergie émoussée par toutes les difficultés cumulées, auxquelles s’ajoutait la contraignante maladie qui la rongeait, elle refusa un second mandat, pour mieux assumer ‘‘Solwen’’, sa pièce fétiche.

Face au vide laissé par le départ de Leïla Toubel, la 35e session du festival fut confiée à Naoufel Ben Aïssa, enseignant à l’Institut supérieur de musique de Tunis (ISMT), compositeur et producteur du ‘‘Petit quart d’heure’’ sur RTCI. Un exaltant challenge qu’il entreprit avec célérité en cherchant à réconcilier le Festival de Bou Kornine avec son public, convaincre les médias de la pertinence de ses choix artistiques et trouver les fonds nécessaires pour financer cette couteuse entreprise auprès des industriels de la région.

L’annonce de la nouvelle saison des festivals, suscita la même frénésie parmi différents postulants à la direction de cette manifestation, tous animés par le même souci de se démarquer par une démarche originale.

Selma Baccar dans son jardin

Après une longue période d’expectative, la cinéaste, ex-présidente du groupe démocrate de l’opposition à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Selma Baccar, suite à l’approbation du ministère de la Culture, se vit attribuer par le gouverneur de Ben Arous la direction de la nouvelle session du Festival de Bou Kornine.

Selon certaines indiscrétions glanées, la nouvelle directrice ambitionne de réconcilier le public d’Hammam-Lif avec son festival, en lui proposant une programmation intelligemment achalandée qui corresponde à son attente. Une démarche innovante, qui permettrait aux créateurs talentueux d’aller à la rencontre d’un large public exigeant.

Des hommages, il y en aura plusieurs, ceux chargés d’émotion dédiés à Ezzeddine Ganoun et Mejid Lakhal, les deux hommes de théâtre qui nous ont quitté ces derniers mois, ainsi que les femmes artistes d’Hammam-Lif: la grande dame du théâtre tunisien Mouna Noureddine, Wajiha Jendoubi et Leïla Toubel.

Le souvenir de «Bent El Manar», l’irremplaçable Oulaya, nous ramènera à un «Zamen Jamil» (Belle époque) de la chanson tunisienne à travers le spectacle musical ‘‘Dhalamouni Habeïbi’’ (titre d’une célèbre chanson de Oulaya) produit par la directrice de la Troupe théâtrale de la ville de Tunis. Plusieurs one man shows, des spectacles de danse contemporaine et des soirées de cinéma ne manqueront pas d’interpeller un large public jeune, souvent délaissé.

Et les soirées musicales où l’on se bouscule pour rêver, le regard brillant et l’esprit rempli de belles mélodies? Les choix ne sont pas encore établis ! Mais le Malouf, libyen et tunisien, sera à l’honneur. Une forme de résistance contre la violence et le terrorisme qui règnent dans nos régions.

Une femme à la direction du festival, voilà qui est intéressant et innovant: un regard différent, pour nous proposer une alternative à l’esprit dans lequel on l’a confiné jusqu’alors.

Souhaitons-lui bon vent !

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