Tunisie-Egypte-CAN-2015

Une victoire en déplacement, mercredi 10 septembre 2014, contre l'Egypte et les Aigles de Carthage semblent esquisser une remontée de la pente.

Par Marwan Chahla

Hier soir au Caire, l'essentiel y était: la détermination, les choix judicieux de Georges Leekens et de nombreuses occasions créées.

Un 100% de réussite du onze national tunisien pourrait tenter les supporters des Aigles de Carthage de déduire que la traversée du désert de leur équipe est une chose du passé. Certes, il n'y a eu jusqu'ici que 2 matchs et il en reste 4 autres pour ce tour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2015).

Certes, également, les deux victoires réalisées par la Tunisie ont été courtes (2 à 1 contre le Botswana, samedi dernier à Monastir, et 1 à 0 contre les Pharaons, hier au Caire), mais tout porte à croire qu'un certain nombre d'ingrédients qui existent aujourd'hui au sein du team du coach belge n'existaient sous les directions techniques du Néerlandais Ruud Krol et du Tunisien Nabil Maaloul.

Il s'agirait, donc, d'une rencontre heureuse – ou provoquée – entre un coach belge astucieux et expérimenté et une équipe de Tunisie très volontaire et prête «à mouiller le maillot», selon Fakhreddine Ben Youssef, auteur du but de la victoire tunisienne.

Le produit final de ce cocktail ne convainc pas totalement et nécessairement car, aussi bien contre le Botswana que contre l'Egypte, le spectateur tunisien a dû retenir son souffle jusqu'au coup de sifflet final.

Ce qu'il faut, cependant, retenir sur ces deux rencontres, c'est que les Aigles de Carthage sont portés par une sincère volonté de ne pas décevoir leur public et que leur jeu obéit à une démarche tactique bien étudiée.

Indéniablement, sur les bancs de la touche, Georges Leekens, qui a su garder le secret total de ses cartes, a battu le sélectionneur égyptien Chawki Gharib: assisté par Hatem Missaoui et Ghazi Ghraïri, notamment, l'entraîneur des Aigles de Carthage a fait montre d'un grand réalisme et d'une maîtrise entière du sujet égyptien : une défense renforcée par Radhouane Falhi, pour libérer l'excentrée gauche Ali Maaloul, le pressinh haut pour empêcher les Egyptiens de faire remonter la balle, la titularisation de Fakhreddine Ben Youssef aux côtés des deux métronomes de l'équipe Youssef Msakni et Tacine Chikhaoui, au meilleur de leur forme.

Le résultat n'a pas tardé: un but marqué en début de match, une balle sur la transversale, plusieurs occasions ratées et même deux pénalty injustement refusés par l'arbitre, de l'aveu même des Egyptiens.

Le onze tunisien a fait preuve, hier, d'une assurance et d'un équilibre dans tous les compartiments de son jeu – à l'arrière, au milieu et en attaque – grâce à un savant dosage entre les lignes. Il faut dire que le jeu brouillon, lent et emprunté des Egyptiens, errant sur le terrain sans ligne directrice, a facilité la tâche des Tunisiens.

Fakhreddine-Ben-Youssef-buteur-contre-Egypte

L'irrésistible Fakhreddine Ben Youssef dribble l'axe central égyptien et va battre Ikrami d'une balle au ras du sol.

En fin d'épreuve, le coach tunisien mesurait ses mots mais ses déclarations traduisaient bien la satisfaction de la victoire d'un schéma tactique. «Nous avons marqué au bon moment et c'est ce qui est le plus important», a-t-il dit au micro de Mosaïque FM. «Nous avons créé deux ou trois autres bonnes occasions, il y a même eu un pénalty que l'arbitre ne nous a pas accordé. Mais, globalement, je suis assez satisfait car nous avons obtenu les trois points».

Prudent, réaliste et pragmatique, Georges Leekens préfère garder les pieds sur terre et saisir les victoires comme elles viennent – et comme ses protégés peuvent les inventer. «Ce que nous avons pu réaliser, jusqu'ici, est encourageant. Cela nous procure satisfaction et nous permettra, j'espère, de mériter la confiance du public tunisien. N'oublions pas, non plus, que nous ne sommes qu'à l'entame du parcours. Il reste encore quatre matchs pour ce tour et le Sénégal, notre prochain adversaire, a lui aussi fait un parcours sans faute».

Les deux équipes partagent en effet la tête de leur groupe avec 6 points.

Cette «renaissance» des Aigles de Carthage sera remise à l'épreuve, le mois prochain, lorsqu'ils croiseront le fer contre les Lions sénégalais, à Dakar.

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