Club-Africain-Banniere

Rixes et indiscipline des joueurs aux entraînements. Le coach Mondher Kebaïer ne sait plus à quel saint se vouer! Et vogue le navire du Club Africain...

Par Marouen El Mehdi

Slim Riahi, en manque d'expérience et de connaissance du terrain, essaie de redresser la barre dans un Club Africain qui donne l'impression de stagner ou même de reculer.

Depuis son arrivée à la tête du Club Africain, Slim Riahi ne cesse de faire confiance aux autres qui, paradoxalement, ne font que le décevoir. Certains observateurs pensent qu'il a souvent été mal conseillé, entouré fut-il par des dirigeants et des supporters qui ne pensent qu'à profiter des largesses décidées par le nouveau patron au Parc A.

Pour sa seconde saison effective à la tête du club, Slim Riahi ne peut que constater les dégâts. Avec des moyens pareils, le bilan aurait pu être nettement mieux, dans toutes les disciplines et pas uniquement en football.

A son arrivée, il a pris la décision de se débarrasser de l'équipe dirigeante et administrative en place et ce fut la gabegie avec des dizaines de nouvelles têtes qui n'avaient rien à voir avec la gestion d'un club sportif aussi grand et aussi populaire et ambitieux.

Pratiques indignes d'un grand club

Les débuts furent difficiles, mais le droit à l'erreur pour un président qui débarque sans avoir fait ses preuves dans ce domaine rentre dans la logique des choses. Or, aujourd'hui, on remarque amèrement que les leçons du passé n'ont pas été retenues et ce sont les mêmes erreurs et les mêmes errements qui se reproduisent malgré l'expérience d'une année d'exercice.

Les supporters, déjà en ébullition et fortement déçus par les résultats obtenus, n'apprécient point le comportement de certains joueurs payés au prix fort pour ne rien donner sur le terrain. Pire encore, ils sont en train de faire preuve d'une indiscipline criarde sans que leurs encadreurs réagissent.

Lors du dernier match contre l'ASM, perdu par deux 2 à 0 à El Menzah, El Ifa, sifflé par quelques supporters alors qu'il sortait du terrain pour être remplacé, n'a pas trouvé mieux que de se débarrasser de son maillot pour les défier. Son geste passa sous silence et ses dirigeants ont fermé l'œil sur un geste condamnable quoique la réaction du public fut exagérée.

Quelques jours après, au cours d'une séance d'entraînement, Yaâcoubi et Ezechiel en étaient venus aux mains à quelques mètres de leur coach qui a été, à la fois, agacé et surpris par cet acte d'indiscipline. Il en a longuement parlé avec ses dirigeants, mais on a évité de prendre les mesures qui s'imposent et qui auraient pu mettre fin à une insolence déroutante des joueurs alors qu'ils jouissent de salaires, de primes et d'avantages très envieux.

Montassar-Louhichi

Montassar Louhichi, un fin technicien, à la rescousse.

Le plan ambitieux de Louhichi

Slim Riahi, lui aussi contesté pour ne pas avoir pris le taureau par les cornes, s'apprête à s'engager dans une ligne de conduite plus efficace et plus contraignante pour les plus indisciplinés de ses joueurs. Il a fait appel à Montasser Louhichi, un technicien très apprécié qui a été révélé par son rôle de consultant à l'émission ''Dimanche Sport'' sur la chaîne Watania1. Il va assumer la tâche de directeur sportif qui aura pour mission d'établir la politique du club pour les Seniors, accompagner le staff technique dans son travail et s'occuper du volet recrutement qui continue à être le talon d'Achille du Club Africain qui a dépensé trop d'argent pour engager des joueurs incapables de donner un plus évident à l'équipe.

Louhichi a longuement discuté avec le président du club et, à priori, il a pu décrocher une carte blanche pour décider et intervenir en toute liberté pour tenter de remettre les choses en place et de préparer une équipe capable, la prochaine saison, de jouer sérieusement pour le titre de champion et d'aller très loin dans les compétitions africaines en cas de qualification. Pour lui, il ne faut surtout pas se tromper d'objectif. Pour l'actuelle saison, seule la seconde place demeure un objectif réaliste quoique difficile, mais il va falloir, aussi, garder au moins la troisième place et penser dès à présent au programme de travail et d'encadrement pour les court et moyen termes.

Le nouveau directeur sportif, ambitieux mais objectif, va bientôt se lancer dans ses nouvelles prérogatives et il a déjà exprimé son désir de pouvoir travailler avec Mondher Kebaïer qui, selon lui, demeure l'homme qu'il faut pour diriger l'équipe au cours de la prochaine période.

Au niveau des dirigeants, beaucoup de bruit circule à propos du retour de certaines figures connues au Parc A, notamment Salah Thabti, pressenti pour prendre la place de Abdesselem Younsi, jugé «trop bon» pour pouvoir imposer une discipline de fer au sein du groupe.

Aucune décision officielle n'a été, pour le moment, prise par Slim Riahi à part l'engagement de Montasser Louhichi, mais les proches du club s'attendent à des changements notables au cours des prochains jours.

Les supporters, découragés et déçus, espèrent voir leur club réussir sa métamorphose et ne pas se contenter de remèdes d'urgence à effet éphémère.