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Du jamais vu dans l'histoire du championnat tunisien de football: trois équipes se disputent deux places de qualification au play-off. Leur sort se jouera autour d'une table et sur la foi d'un débat juridique.

Par Emna Turki

 Nous avons cru avoir tout vu dans notre championnat «professionnel» de football et être arrivés au bout de nos peines après les incidents ayant accompagné la plupart des matches, l'état pitoyable de la quasi-totalité des terrains, la décision de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP) de faire rejouer le match opposant le CAB à l'Olympique de Kef, etc.

Mais hélas, la dernière journée nous a réservé de très mauvaises surprises.

On n'a pas encore tout vu

L'Olympique de Kef, toujours lui, n'a pas joué son match face au Club Africain. Entre les joueurs qui entrent et sortent du stade de Radès comme si c'était un terrain vague, l'attente de plus d'une demie heure, les affirmations de quelques joueurs que ce forfait est la résultante d'un bras de fer avec le BD de l'Olympique du Kef et les attestations des autres qu'ils ont été approchés par quelques dirigeants clubistes afin de perdre la rencontre et les déclarations irresponsables, venus de Radès, de la Marsa et du Kairouan, engendrées par cet incident, nous avons compris que nous ne sommes qu'au début de nos peines.

Incidents du stade de Radès clos, le feuilleton de l'identité des deux qualifiés pour le play-off commence. Entre des Clubistes qui affirment que ce fameux «article 22» est en leur faveur, des Cabistes qui ont commencé à fêter leur qualification et des Espérantistes qui se disent qualifiés, peu importe la référence sur laquelle se basera la LNFP, personne, y compris les experts en droit sportif, les membres de la LNFP et les dirigeants de la Fédération tunisienne de football (FTF), n'a pu déclarer les deux qualifiés. Quoi de plus normal.

Pire encore, Wadii Jari, président de la FTF, s'est permis avec toute l'indécence du monde, d'intervenir pendant le programme télévisé ''Dimanche Sport'' sur la chaîne Watania 1 pour trouver «normal que ça se passe ainsi» et que «les membres de la LNFP doivent se pencher maintenant sur la question».

C'est normal? Il y a une mauvaise note monsieur le président de la FTF, non? Dans tous les pays du monde, même à l'époque de Rome et de Carthage, il y avait des lois qui gèrent tout. Des lois mis en place et qui s'appliquent à telle ou telle situation. Il n'y a que dans le monde dans lequel vous vivez que les lois se mettent en place après coup, que personne ne peut connaître l'identité des qualifiés après la fin de la première phase, que le président de la plus haute instance footballistique locale trouve «normal» qu'il n'y ait pas de loi!

On a tué le foot et l'amour du foot

On dit que le ridicule ne tue pas. C'est faux monsieur le président de la FTF. Le ridicule tue à coup sûr. Il a tué tout intérêt pour ce football malade que vous nous offrez. Il a tué toute même le bénéfice du doute quant à votre intégrité. Il a tué l'amour du foot. Il a tué le mérite des deux équipes qualifiées, peu importe leurs identités.

Monsieur le président de la FTF, monsieur le président de la LNFP, monsieur le ministre de la Jeunesse et du Sport, ne croyez-vous pas avoir fait assez de dégâts? N'est-il pas le moment de vous dire que cette responsabilité vous dépasse?

Sinon, et si vous ne trouverez pas de «solutions» qui plaisent à tout le monde, ce qui est votre objectif alors que ça doit être l'application des lois peu importe qui se fâchera et qui ne vous donnera pas sa voix lors des prochaines élections, prenez en considération la proposition de Ahmed Mghirbi, appelez le mufti.