Selim Ben Khelifa Banniere

Portrait de Slim Ben Khélifa, jeune Tunisien, poursuivant ses études à la Weber State University (WSU), dans l'Utah, à l'ouest des Etats-Unis.

Par Pascal Friedmann 

Le jeune étudiant tunisien a eu droit, cette semaine, à un long article dans la rubrique culturelle du ''Signpost'', le site web de l'Université d'Etat de Weber (WSU, en anglais). Pascal Freidmann, l'auteur de ce portrait de Slim Ben Khélifa intitulé "Tunisian student only Wildcat from northern Africa" (Etudiant tunisien, seul nord-Africain résidant dans le Wildcat), y évoque cette capacité que le digne représentant de la Tunisie révolutionnaire possède à s'adapter et la facilité dont il fait montre à évoluer dans un milieu universitaire américain, à près de 10.000 kilomètres et à plus de 12 heures de vol de la Tunisie.

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«Poursuivre des études universitaires n'est pas une tâche aisée pour nous tous, et cela est encore plus vrai lorsque personne sur le campus ne vous ressemble».

Slim Ben Khélifa est le seul étudiant de l'Université d'Etat de Weber à être originaire de ce petit pays, la Tunisie, situé en Afrique du Nord. Plus encore, il est le seul étudiant nord-africain. En pareilles circonstances, pour cet étudiant en première année de médecine, l'adaptation est plus qu'essentielle.

Son amour de la Tunisie est intarissable

«Au début, avoue Slim, cela a été un peu difficile», mais, après quelque temps, se faire des amis parmi les étudiants est arrivé tout naturellement et tout facilement. Et vivre dans le Wildcat Village (le Village du Chat sauvage), un quartier au sud du campus universitaire, lui a permis de faire la connaissance d'autres étudiants d'horizons divers et variés.

Etant donné sa très modeste maîtrise de la langue anglaise, Slim considère que son intégration a été sa première réussite majeure. En Tunisie, une ancienne colonie française, les programmes scolaires sont, dans une très large mesure, enseignés en arabe et en français.

De manière à mieux préparer son entrée à la WSU, Slim Ben Khélifa a dû se soumettre à un séjour bloqué linguistique de 9 mois à Boston.

«Le système éducatif en Tunisie est vraiment différent du vôtre. Vous devez vraiment réaliser de bons scores pour accéder aux études supérieures», déclare-t-il. C'est ainsi, explique-t-il, que l'idée de poursuivre ses études aux Etats-Unis lui est venue.

Cela dit, l'amour de son pays demeure intarissable et entier, surtout qu'aujourd'hui la Tunisie est une démocratie, qu'elle est libre (...) et que c'est la génération de Slim Ben Khélifa qui a mis en branle ce que l'on appelle le ''Printemps arabe''. La Tunisie est désormais un modèle dans toute la région.

Y a-t-il du porc là-dedans?

Outre la grande joie qu'il éprouve à être aujourd'hui un homme libre, Slim prend un grand plaisir à jouer au tennis et à prendre des photos : «Ici, les vues sont superbes», s'exclame-t-il.

Chaque fois que sa culture arabo-musulmane lui manque, Slim Ben Khélifa se rend à l'espace de méditation de la Shepherd Union pour faire ses prières et y rencontrer des personnes originaires de plusieurs cultures. Selon la ''Weber.edu'' (l'équivalent d'un rectorat tunisien, Ndlr), ce lieu de prière est ouvert à tous les étudiants qui souhaitent méditer, prier et socialiser.

Généralement, Slim Ben Khélifa admet qu'être musulman peut rendre les choses difficiles alors que la majorité de ses camarades ne le sont pas. Il explique, par exemple, l'embarras que cela peut représenter lorsque «je suis obligé de poser, à chaque fois, la même question s'il y a du porc dans la nourriture que l'on me présente

Pour le reste, c'est-à-dire la réussite dans ses études, Slim Ben Khélifa promet qu'il fera les efforts et les sacrifices nécessaires.

Texte traduit de l'anglais par Marwan Chahla

Source: ''Signpost''.

Illustration : Photo Lichelle Jenkins/ The Signpost.

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