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Abou-Bakr-El-HakimLa vidéo où Abou Bakr El-Hakim revendique l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a été postée pour détourner les regards des commanditaires.

C’est ce qu’a affirmé l’historien Alaya Allani, professeur à l'Université de Tunis spécialiste des groupes islamistes, en commentant la vidéo partagée, mercredi 17 décembre 2014, sur les réseaux sociaux et où l’on voit un groupe de terroristes tunisiens menaçant la sécurité de leurs concitoyens et appelant ces derniers à faire allégeance à Abou Bakr Al Baghdadi, le calife autoproclamé de l’Etat islamique (Daêch).

Parmi ces terroristes, Abou Bakr El-Hakim (alias Abou Mouqatel), armes à la main et en tenue de combat, a revendiqué l’assassinat de Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et des soldats à Jebel Chaâmbi, et menacé d’égorger davantage de mécréants et de conquérir bientôt la Tunisie, après l’Irak et la Syrie. Selon l’historien, la diffusion de cette vidéo, la veille des élections, n’est pas fortuite.

En plus du fait qu’elle confirme l’implication de l’organisation Ansar Charia dans l’assassinat des 2 dirigeants de gauche, elle cherche à détourner l’opinion publique des personnes ou des parties qui ont planifié les assassinats.

Selon M. Allani, les terroristes tentent d’essaimer en Afrique du Nord, mais étant encore encerclés en Libye, ils ne disposent pas encore de l’arsenal et de l’effectif de combattants nécessaires pour la conquête des pays du Maghreb.

Mazen Cherif, spécialiste des questions sécuritaires et de la lutte antiterroriste, estime, de son côté, que les groupes jihadistes ont subi des coups durs de la part de l'armée et de la police tunisiennes et beaucoup de leurs cellules ont été démantelées au cours des deux dernières années. Ils sont aux abois et pourraient être amenés à planifier des opérations terroristes sanglantes pour se venger. Il convient donc de redoubler de vigilance face à une possible explosion de ce qu'il a appelé le "terrorisme noir". 

 

Z. A.

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