Marie-Germaine-Bousser-banniere

La célèbre neurologue française, grande spécialiste du traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC), parle des céphalées, maux de tête, hémiplégie et autres infarctus cérébral...

Entretien réalisé par Ridha Hamdane*

Marie-Germaine Bousser, «reine de la neurologie» selon ''Le Monde'', est auteur de 475 articles scientifiques originaux. Elle est internationalement reconnue pour ses travaux dans le domaine des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Cet entretien a été réalisé avec elle à l'occasion d'une séance sur les AVC tenue, mardi 18 novembre 2014, à l'Académie nationale de médecine de France.

Ridha Hamdane: Comment êtes-vous venue à la médecine et à la neurologie plus spécifiquement?

Marie-Germaine Bousser : Je suis issue d'une famille de médecins. C'est ainsi qu'à l'instar de mon père, j'ai voulu faire médecine. Mon père n'y tenait pas tellement, c'est pourquoi j'ai suivi Sciences Po et, au bout d'une année, j'ai arrêté car ma volonté de faire médecine était franchement très grande.

J'ai eu la chance de commencer mon externat par la neurochirurgie, une année déterminante pour le reste de ma carrière. J'étais à l'hôpital Lariboisière et mon chef de service, le professeur Houdart, m'a passionnée et c'est sur ses conseils que je suis devenue neurologue.

En neurologie, j'étais frappée par les choses les plus banales comme l'hémiplégie et les maux de tête, deux très grands pôles négligés par les neurologues.

Quelles sont les caractéristiques des céphalées qui doivent nous inquiéter ?

Toute céphalée aiguë, brutale, récente, inhabituelle est secondaire, c'est-à-dire qu'il faut en trouver la cause.

Marie-Germaine-Bousser-et-Ridha-Hamdane

Marie-Germaine Bousser et Ridha Hamdane.

Vous êtes célèbre pour conseiller l'aspirine...

L'aspirine présente, à l'échelle mondiale, le meilleur rapport efficacité, tolérance et coût. C'est le meilleur médicament qui existe. Même si la personne a fait un AVC et qu'on ne sait pas si c'est un infarctus cérébral ou une hémorragie, il y a lieu de donner l'aspirine car il diminue quand même le risque d'infarctus cérébral même s'il augmente légèrement le risque d'hémorragie cérébrale.

La dose préconisée est de 75 à 100 mg. Ajoutez à cela les travaux épidémiologiques actuels qui suggèrent une action anticancéreuse de l'aspirine au très long cours.

Est-ce que vous avez un message à transmettre aux jeunes étudiants de médecine?

Je leur dirais qu'ils ont choisi le plus beau métier. Il est certes difficile mais fascinant.

Et aux pharmaciens, dans leurs officines, qu'est-ce que vous leur diriez qu'ils ne doivent jamais faire ?

Je ne dirai jamais aux pharmaciens ce qu'ils ne doivent pas faire. Ce n'est pas moi qui leur interdirais quoi que ce soit. Je suis de nature contre les interdits.

*Professeur à la Faculté de pharmacie de Monastir.

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